Inao Cabernet d’Anjou et Côtes de Provence vont expérimenter le VCI

Christian Paly, le président de l'Inao, et le comité Vins ont décidé l'expérimentation du volume complémentaire individuel.

En ouverture du dernier comité national des vins de l’Inao, le président Christian Paly a exprimé son soutien aux vignerons touchés par les catastrophes climatiques de ces dernières semaines, citant les vignobles de Bourgogne, le Pays basque et tout récemment l’Aude et l’Hérault, où  la grêle a été très destructrice.

Sans vouloir y voir une relation de cause à effet, ce comité Vins a décidé la mise en place d’une expérimentation du VCI (volume complémentaire individuel) pour les vins rosés, et précisément sur les AOC Cabernet d’Anjou et Côtes de Provence (à l’exception des dénominations géographiques complémentaires de cette dernière).

Rappelons que le VCI est comme une assurance-récolte : les années où les conditions de production le permettent, il est fixé un petit pourcentage de volume produit au-delà du rendement autorisé pour l’année en cours. Ce «â€¯surplus autorisé » est mis en réserve et pourra venir compenser les éventuels aléas ultérieurs.

Le développement de l’outil VCI est bien réel ces dernières années, particulièrement sur les blancs secs. «â€¯Il y a beaucoup de demande », a constaté Christian Paly. Le dernier comité national a répondu favorablement aux blancs secs des AOC Bugey, Savoie, Bergerac, Côtes de Bergerac, Montravel, Côtes de Montravel, Rosette, Bordeaux, Entre-deux-Mers, Côtes de Bordeaux, Blaye et Graves.

Autre sujet important : l’évolution des protocoles d’expérimentation. «â€¯Nous avons eu un débat de fond sur le fait qu’en raison de certaines lourdeurs, de plus en plus d’expérimentations sont désormais menées en dehors des AOC », a expliqué Christian Paly, «â€¯S’il est bien sûr important d’encadrer les expérimentations, il faut faire attention à ne pas y mettre un trop grand frein… ». Dans cette optique, la commission permanente de l’Inao a étudié la méthodologie d’expérimentation fondée sur des protocoles scientifiques «â€¯qui tiennent davantage compte des contraintes économiques, notamment des délais de diffusion des résultats ». Le comité national de la rentrée sera appelé à se prononcer sur cette proposition. Pour illustrer son propos, Christian Paly a pris l’exemple de la réintroduction de cépages dits "oubliés" dans certains vignobles d’appellation. «â€¯Actuellement, ces «â€¯nouveaux cépages » sont utilisés hors des AOC. Si le prochain comité national entérine nos propositions, ces expérimentations pourront se faire dans l’AOC ». À croire qu’un zéphyr de "realpolitik" souffle à l’Inao…

Aurélia Autexier