Responsabilité sociétale Inter Oc présente des outils pratiques pour ses membres

« La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) qui produisent et commercialisent l’IGP Pays d’Oc fait partie de notre avenir. C’est une démarche qui repose sur le volontariat, mais nous allons accompagner les entreprises qui souhaitent s’y engager », a plaidé Jacques Gravegeal, le président d’Inter Oc, ce lundi 16 juin, au Domaine de Manse, à Maurin (Hérault).

L’interprofession avait convié ses membres à une présentation des outils opérationnels élaborés par l’Afnor pour les accompagner dans leur démarche en responsabilité sociétale. Celle-ci s’appuie sur la norme Iso 26 000, un référentiel internationalement reconnu qui s’applique à tous les niveaux de la filière : viticulture, vinification et mise en marché.

Le premier outil mis à la disposition des entreprises est un guide des achats responsables, « parce que toutes les entreprises font des achats », a expliqué Christine Sorli, déléguée régionale de l’Afnor. Pour l’achat de fertilisants, par exemple, le guide recommande de faire un bilan des réserves des sols et d’enregistrer les doses et les types de fertilisants épandus ainsi que les rendements obtenus par parcelle afin de mieux raisonner ses apports.

Au total, ce guide recense neuf familles d’achats (intrants viticoles, produits œnologiques, rénovation et maintenance des bâtiments, travail temporaire et saisonnier, conditionnement et mise en bouteille, logistique...), indiquant comment prendre en compte l’impact sociétal et environnemental des produits achetés.

Autre outil désormais disponible : Acesia, une plate-forme internet qui permet aux entreprises d’auto-évaluer leur politique d’achat. Cette plate-forme est également ouverte aux fournisseurs qui peuvent ainsi être évalués.

Enfin, à la demande d’Inter Oc, l’Afnor a également rédigé un guide de lecture de la norme Iso 26 000 pour la filière vin.

« S’engager dans une démarche RSE est très lourd. Il faut accepter de tout ouvrir. Mais, de toute façon, nous seront obligé d’y venir. Il vaut mieux devancer les questions des consommateurs. C’est un formidable moteur d’accélération des échanges», a témoigné Bruno Lebreton, producteur-négociant à Combaillaux, dont le vignoble est a été le premier dans l’Hérault à être certifié HVE (haute valeur environnementale).

La coopérative gardoise de Saint-Maurice-de-Cazevieille, également engagée dans la démarche, a, elle, pointé l’impact d’une telle démarche sur les coopérateurs. « C’est un bon moyen de les sensibiliser. Nous avons démarré en 2011 et, aujourd’hui, des diagnostics de durabilité ont été réalisés sur 65 % de la surface de notre vignoble », a indiqué Sylvain Rizet, le directeur technique.

Seule ombre au tableau soulignée par Vincent Trouillas, président de la coopérative gardoise, la norme Iso 26 000 n’est pas certifiable. Les entreprises ne peuvent donc pas afficher qu’elles la respectent. Elles peuvent juste être évaluées par rapport à cette norme. Une situation qui pourrait cependant évoluer dans les années à venir, a précisé Christine Sorli.

Michèle Trévoux