Alsace Quand l’analyse des moûts révèle les problèmes viticoles

Gresser œnologie, basé à Andau (Bas-Rhin), analyse entre 1 200 et 1 500 échantillons de moûts à chaque récolte. Il en mesure cinq critères : le sucre, l’acide malique, l’acidité totale, le pH et une fraction de l’azote. Partant de là, il classe chaque moût dans un diagramme de son invention indiquant si ce moût a un potentiel de « grand cru », de « terroir » ou s’il se trouve en dehors de ces deux qualités.

« Nous avons développé cet outil statistique baptisé Qualimoût depuis 2007 et nous l’utilisons en routine depuis 2010. Plus nous accumulons de millésimes, plus il devient pertinent », commente Bruno Guillet, ingénieur agronome et œnologue chez Gresser œnologie.

En pratique, Qualimoût témoigne de l’équilibre de la parcelle. La position d’un moût sur le diagramme permet d’appréhender l’origine de son défaut : immaturité, carence en potasse ou en azote, stress hydrique, excès de vigueur, etc.

PROGRESSER

Le laboratoire peut ainsi intervenir soit par des conseils de vinification, soit par des conseils agronomiques pour corriger le problème.

« Qualimoût est un moyen emprunté à l’œnologie pour progresser en viticulture », résume Bruno Guillet. Pour l’instant, l’outil est calibré pour les cépages sylvaner, riesling, pinot gris et gewurztraminer. Le pinot noir est en cours de développement.

Cette prestation est incluse dans un forfait de suivi viticole qui comporte notamment un accompagnement technique et une interprétation des résultats.

Christophe Reibel