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Bourgogne  Les crémants marchent trop fort

Publié le mardi 24 décembre 2013 - 10h42

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Confrontés à des ventes en flux tendus, les producteurs de crémant de Bourgogne demandent à l’Inao de ramener provisoirement la durée de vieillissement à neuf mois au lieu de douze actuellement. L’institut a dit non.

L’Union des producteurs et éleveurs de crémant de Bourgogne (UPECB) a fait le point sur ses marchés en plein développement lors de son assemblée générale de jeudi 19 décembre.

Cette année, 2 500 ha ont produit quelque 140 000 hl de vins de base. Une superficie record due aux marchés dynamiques. En revanche, le rendement moyen est en recul à 56 hl/ha (- 15 % par rapport à la moyenne sur cinq ans) en raison d’une saison compliquée.

« Première en France, nous avons obtenu des contingents de plantations, 20 ha [spécifiquement pour des vignes de crémant] », s’est félicité Georges Legrand, président en fin de mandat de l’union et directeur général de la maison Boisset.

PAS ASSEZ DE VINS DISPONIBLES

Représentant un tiers des volumes, l’export progresse (+ 17 % en valeur et + 10 % en volume) alors que les sorties sont en baisse de 11 % sur le marché national, faute de vins disponibles.

« Aujourd’hui, nos ventes à la consommation sont en flux tendus », analyse le directeur de l’UPECB, Pierre du Couëdic. Résultat, en amont, le négoce achète à tour de bras. Les transactions atteignent un record (102 000 hl, 23 % de plus sur les quatre premiers mois de campagne). La valorisation moyenne tous cépages confondus est en hausse à 528 euros la pièce de 228 litres, soit 245 €/hl.

Les prix consommateurs sont de 5,75 euros TTC par bouteille en grande distribution et de 4,47 euros HT à l’export en moyenne.

« CONSÉQUENCES GRAVES »

Pour détendre rapidement les marchés, l’UPECB a « engagé des pourparlers avec l’Inao pour ramener provisoirement la durée de vieillissement » à neuf mois avant commercialisation au lieu de douze actuellement. L’institut s’est opposé « à toute modification du cahier des charges » à l’heure où ces derniers sont en phase d’homologation par la Commission européenne.

Manquant de vins, l’UPECB s’attend à des « conséquences graves » pour la filière bourguignonne. Celle-ci risque de perdre des marchés, surtout depuis la possibilité accordée à trente-huit IGP l’an dernier de produire des vins effervescents. Une décision qui « va créer de la confusion dans l’esprit du consommateur », estime le syndicat d’appellation qui a déposé un recours devant le Conseil d’État.

Pour reprendre la main sur son avenir, l’UPECB élabore un plan stratégique visant à repositionner ses vins comme des premiums.

Cédric Michelin

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