Publié le lundi 07 novembre 2011 - 17h28
Les Bordelais s’essaient à la production de merlot sans indication géographique (VSIG). Les premiers contrats de réservation sur souche se sont conclus entre 60 et 70 €/h. Depuis, les prix ont baissé. Les chiffres de la déclaration de récolte seront décisifs pour l’évolution de la campagne.
C’est un pari qu’a fait la production. Cette année, Bordeaux devrait mettre sur le marché entre 200 000 et 300 000 hl de vin sans IG dont le plus gros des volumes en cépage merlot.
« La coopération produira 130 000 hl de VSIG contre 30 000 hl l’an dernier », affirme Éric Chadourne, président de la Fédération des caves coopératives d’Aquitaine.
Côté vignerons indépendants, les volumes sont plus difficiles à apprécier et certains producteurs sont encore indécis.
Certes, l’accord interprofessionnel adopté par le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux pour cette campagne est incitatif, puisqu’il prévoit que les exploitations qui ne revendiquent que 91 % de leurs surfaces d’AOC Bordeaux, Bordeaux Supérieur ou Côtes-de-Bordeaux, sont dispensées de la mise en réserve de 5 hl /ha d’AOC. Mais certains producteurs hésitent encore à s’aventurer sur ce nouveau marché dont les cours ne sont pas encore bien établis.
La campagne a démarré très tôt puisque près de 31 000 hl de VSIG merlot du millésime 2011 ont d’ores et déjà été échangés fin octobre, contre à peine 500 hl l’an dernier à la même époque.
« Ces achats sont majoritairement des réservations sur souche passées entre le négoce et les coopératives au moment où l’on craignait que la sécheresse limite la récolte. Les pluies qui sont intervenues par la suite ont modifié la donne », analyse le courtier Xavier Coumau.
« Attentisme de la part du négoce »
Les premières transactions ont été enregistrées entre 60 et 70 €/hl, mais aujourd’hui le négoce revoit ses propositions à la baisse avec des offres entre 50 et 60 €/hl.
« Nous sommes dans le ventre mou du tout début de campagne, analyse Éric Chadourne. Il y a une période d’attentisme de la part du négoce qui a déjà couvert une partie de ses achats. »
En proposant des cours à 50 €/hl, le négoce essaierait-il de déstabiliser les producteurs languedociens qui campent sur des prix plus élevés ?
« Le problème de ce nouveau marché, c’est qu’on n’en connaît pas bien les règles. Tant qu’on ne saura pas les volumes produits, ce sera difficile de se positionner. Compte tenu de la conjoncture, les acheteurs sont très prudents. Les producteurs de circonstance, qui n’ont pas de marchés, risquent de lâcher sur les prix pour écouler leurs vins », estime Rémy Garuz, PDG de Producta.
Les chiffres de déclaration de récolte, attendus début décembre, devraient clarifier la donne.
M. T.
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