Publié le vendredi 08 août 2014 - 10h29
Grâce à un excellent palais, une mémoire prodigieuse des vins et un atelier de contrefaçon de haute volée, Rudy Kurniawan s'était construit une réputation mondiale mais il vendait de faux grands crus français. Sa fraude monumentale découverte en 2012 le conduit pour 10 ans en prison.
Rudy Kurniawan, un temps porté aux nues comme l'un des cinq plus grands experts en vins au monde, a en effet été condamné à 10 ans d'emprisonnement jeudi à New York pour avoir contrefait des grands crus français.
Cet Indonésien de 37 ans avait amassé plusieurs dizaines de millions de dollars en revendant comme des grands crus authentiques des mélanges de vins de moindre qualité avant d'être démasqué en 2012.
Rudy Kurniawan, avait été arrêté le 8 mars 2012 à Los Angeles (États-Unis), alors qu'il avait essayé de vendre aux enchères 84 bouteilles de faux grand cru du domaine Ponsot, dont le prix de vente avait été estimé à environ 600 000 dollars.
Il avait notamment tenté de vendre une bouteille présentée comme étant de 1929, alors que les premières mises en bouteille sur le domaine ont eu lieu en 1934. « Des amis nous avaient envoyé le catalogue de cette vente, a expliqué Jean-Marie Ponsot à La Vigne à l'époque. Mon fils, Laurent, avait alors pris l'avion pour aller sur place et faire arrêter la vente. Le faussaire avait refait les étiquettes. Ce n'était pas de la bricole. Un vrai champion ! »
«C'était une fraude très sérieuse, une manipulation des marchés américain et internationaux», a relevé le juge Richard Berman.
Rudy Kurniawan a écouté la sentence sans broncher. «Je suis désolé pour ce que j'ai fait», s'est-il contenté de déclarer d'une voix presque inaudible.
Le juge a identifié sept victimes, à qui Rudy Kurniawan devra en outre payer près de 28,5 millions de dollars pour réparer les pertes occasionnées.
Dans sa «cave magique», il mélangeait des vins de moindre qualité et les revendait ensuite comme des grands crus, à prix d'or. A partir d'une étiquette authentique, il changeait l'année, parfois d'un seul chiffre, ajoutait un tampon, un numéro de série... et imprimait le tout en haute résolution pour les recoller sur ses fausses bouteilles.
Apparu sur le devant de la scène en 2002 et surnommé «Dr Conti», en raison de sa passion pour le Romanée-Conti, M. Kurniawan, au passé inconnu, avait réussi en quelques années une ascension fulgurante. D'une générosité sans limites, il régalait les collectionneurs et experts de ses meilleures bouteilles.
Ce faussaire prolifique avait réussi à contrefaire des grands Bourgogne de la Romanée-Conti, du Domaine Ponsot, du domaine Roumier, et certains grands vins de Bordeaux comme les Château Petrus.
M. Kurniawan avait commencé à éveiller des soupçons en avril 2008, quand il avait proposé aux enchères à New York un lot de 97 bouteilles de Bourgogne du Domaine Ponsot, estimé entre 440.000 et 602.000 dollars. Seul problème, l'une des bouteilles était datée de 1929, alors que le domaine n'a commencé la mise en bouteille qu'en 1934.
L'Indonésien avait malgré tout réussi à noyer le poisson et à poursuivre ses activités jusqu'à 2012, quand il a été définitivement confondu et arrêté.
AFP
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