Publié le vendredi 11 octobre 2013 - 11h55
L’obligation de livraison des prestations viniques pourrait être supprimée l’an prochain. Le gouvernement veut encourager la méthanisation des déchets agricoles. Les distilleries estiment que leur survie est en jeu.
Jean Mottet, vice-président de l'UNDV, dénonce les conséquences de la suppression de l'obligation de distillation des prestations viniques imaginée par le gouvernement.
« Nous sommes face à une impasse ! », alerte Claire Douence, directrice de l’Union nationale des distilleries vinicoles (UNDV). En effet, le gouvernement menace de supprimer l’obligation de distillation des prestations viniques.
« Si c’était le cas, nos entreprises ne résisteraient pas, poursuit-elle. Si nous perdions ne serait-ce que 20 % des approvisionnements en marcs de raisin et en lies de vin, cela nous serait fatal. Nous avons des charges élevées de dépollution, des investissements importants en cours… Si nous perdons de la matière, nous aurons moins de revenus mais des charges tout aussi élevées. »
UN SYSTÈME QUI DATE DE 1953
Le système actuel fonctionne depuis 1953. Mais les temps changent. Depuis 2011, les pouvoirs publics encouragent la méthanisation des déchets. Les ministères de l’Agriculture et de l’Écologie étudient la possibilité de méthaniser les marcs et les lies, de les composter à la ferme, voire de les épandre.
Face à cela, l’UNDV détaille le rôle écologique des distilleries en soutenant qu’elles éliminent chaque année 850 000 tonnes de marcs de raisin et 1,4 million d’hectolitres de lies de vin qui représentent 300 000 tonnes de DCO (demande chimique en oxygène). Si les mesures passaient, tout cela « serait pour partie déversé dans la nature, plutôt que d’être recyclé ! », dénonce à son tour Jean Mottet, vice-président de l’UNDV.
DÉSTABILISATION DE LA FILIÈRE
Déjà en 2008, la nouvelle OCM avait déstabilisé la filière qui avait perdu 60 % de ses aides. Un quart des distilleries avaient alors fermé. Pour compenser cette baisse, certaines d’entre elles, notamment en Bourgogne et en Alsace, s’étaient mises à facturer leurs prestations aux viticulteurs, provoquant leur colère et la mise en cause du système actuel.
Si le gouvernement décidait de supprimer l’obligation de livrer les marcs et lies en distilleries, c’en serait trop pour la cinquantaine d’entreprises (privées et coopératives) qui emploient un millier de personnes et réalisent plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel.
Le conseil spécialisé des vins de FranceAgriMer, à qui devrait être soumis le vote définitif concernant l’obligation de livrer les prestations viniques en distillerie en novembre 2013, a décidé, en juillet dernier, la mise en place d’un groupe de travail sur l’élimination des sous-produits.
Mathilde Hulot
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