Gironde 10 000 ha touchés par la grêle

Certaines parcelles de vignes ont été détruites intégralement par les orages qui se sont abattus sur la Gironde le 2 août. © V. Despagne/Vignobles Bernard Despagne

Les premières estimations des dégâts des violents orages de grêle qui ont balayé le Sud-Ouest le 2 août font état, rien que pour la Gironde, d’environ « 1 200 exploitations viticoles touchées à des degrés divers, selon Philippe Abadie, responsable du service développement de la chambre d’agriculture départementale. Cela pourrait représenter entre 10 000 et 15 000 ha ».

Dans cette zone, « plusieurs milliers d’hectares ont été détruits à 100 % », selon la chambre d’agriculture. Des parcelles entières sont totalement dénudées. Des grappes, il ne reste que les rafles.

« Certaines parcelles ne sont touchées qu’à 10 % ou 20 %, d’autres totalement détruites », souligne pour sa part le président de la FDSEA Gironde, Patrick Vasseur. Le 3 août, il estimait entre 4 000 et 5 000 hectares la surface détruite à 80 % ou plus, soit près de 5 % de l’ensemble du vignoble bordelais. Il ajoutait qu’à ce stade avancé de la saison, les viticulteurs avaient déjà dépensé 4 000 euros en moyenne par hectare de frais de culture.

Selon Cédric Elia, conseiller agricole à la chambre d’agriculture de Gironde, l’impact « semble plus gros » qu’en 2009, lorsque la grêle avait balayé le vignoble au mois de mai, touchant 12 000 ha à des degrés divers.

Le vignoble affecté porte sur des appellations de Bordeaux, Bordeaux supérieur, Entre-deux-Mers et Côtes de Castillon. Les viticulteurs concernés ainsi que les techniciens agricoles et experts en calamités agricoles affinent ce lundi 5 août la mesure des dégâts causés par cet épisode de vendredi soir. Celui-ci a vu un couloir orageux de 30 à 40 km de long sur 10 à 15 km de large balayer l’est de la Gironde, puis la Dordogne.

Ce 5 août, une réunion d’information doit rassembler les viticulteurs affectés, la chambre d’agriculture et les services de la préfecture à Grézillac, à 40 km de Bordeaux, dont les « 400 ha de vignes sont totalement détruits », selon les premières estimations.

Ce sera aussi l’occasion de faire le point pour savoir quelles sont les exploitations assurées ou non contre la grêle. « On estime qu’en Gironde, entre 25 et 30 % des exploitants sont couverts. Reste à savoir si les personnes concernées se retrouvent dans cette moyenne départementale », indique Philippe Abadie.

Dans la Dordogne voisine, l’agriculture panse elle aussi ses plaies. La chambre d’agriculture a recensé 2 000 exploitations touchées à un degré ou un autre, soit un tiers des exploitations du département. Les vergers de pommiers et de noyers et une partie de l’appellation viticole Bergerac font partie des plus touchés.

Aurélia Autexier avec AFP