Bordeaux Le négoce attaque la coopération

Publié le mercredi 20 mars 2013 - 17h55

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Le président du syndicat des négociants en vins de Bordeaux a fustigé le mouvement engagé par la coopération pour vendre directement à la grande distribution, y voyant une cause de destruction de valeur. Son syndicat appelle à la cohérence de la mise en marché.

Allan Sichel, président du syndicat des négociants en vins de Bordeaux.

« Le contexte économique mondial est incertain et fragile. Il n’empêche, Bordeaux poursuit sa progression. » Ce 20 mars, à l’occasion de l’assemblée générale du syndicat des négociants en vins de Bordeaux, Allan Sichel, son président, a rappelé, sans triomphalisme, la hausse des exportations en 2012 et 2011. Avec quelques nuances toutefois.

Depuis peu, les exportations vers la Chine, un « marché clef » pour les vins de Bordeaux (23 % des exportations et 10 % de l’ensemble des volumes commercialisés en 2012) progressent moins rapidement que le rythme auquel chacun s’était habitué. En contrepartie, d’autres destinations, telles que les États-Unis et le Japon, affichent des performances encourageantes avec + 17 % et + 29 % en volume.

Très vite, Allan Sichel a mis sur la table le sujet qui fâche : la cohérence de la mise en marché. « Nous assistons à un certain éclatement des schémas de distribution des vins de Bordeaux. La démultiplication d’initiatives de commercialisation conduit à une perte d’efficacité que nous ne pouvons plus nous permettre. Nous pourrions légitimement ambitionner d’atteindre un positionnement des vins de Bordeaux à un prix consommateur supérieur à 3 euros la bouteille », a-t-il lancé.

Dans le collimateur : « La commercialisation directe engagée par certaines caves coopératives qui peut parfois fortement perturber des échanges déjà établis et performants. »

Allan Sichel a martelé que la vente directe par les coops auprès de la grande distribution ne pouvait qu’augmenter la concurrence interne et contribuer à la destruction de valeur pour la filière. Et d’en appeler à une contractualisation entre coopération et négoce, à une « coordination » et « un pilotage d’ensembles ». Des discussions ont été engagées. Mais, il y a encore loin de la coupe aux lèvres.

Les outils pour lutter contre la contrefaçon en Chine

La lutte contre la contrefaçon en Chine a occupé une bonne partie de la matinée de cette assemblée générale.

Bernard Médina, directeur de SCL, service commun des laboratoires DGCCRF et DGDDI, a rappelé l’utilité des méthodes de lutte (détermination des acides organiques, utilisation de l’analyse sensorielle, des isotopes, datation des vins ou analyse des matières solides telles que le verre) avec l’aide de technologies sophistiquées comme la résonance magnétique nucléaire.

Corinne Oudy, du groupe Castel, a exposé les actions menées par son entreprise. D’une part, le bureau de Castel installé en Chine travaille sur les procédures d’opposition et de contestation des marques similaires à la marque Castel. D’autre part, le groupe a mis en place des scellés apposés sur ses bouteilles. Castel a apposé 13 millions flyers sur ses bouteilles pour expliquer sa démarche. « La communication est essentielle, que ce soit vis à des consommateurs, des fournisseurs et de l’administration chinoise », a indiqué Corinne Oudy.

Enfin, Christophe Château du CIVB, a indiqué que l’interprofession avait expertisé huit solutions de scellés d’authentification. Trois d’entre elles semblent particulièrement répondre aux garanties exigées.

Colette Goinère