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Coût du travail La Champagne envisage la vendange mécanique

Publié le lundi 11 mars 2013 - 15h54

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Depuis le 1er janvier 2013, la forte hausse des cotisations patronales sur les salariés saisonniers a un effet inattendu, celui de relancer la réflexion sur la vendange mécanique. Fin janvier, le conseil d’administration du Syndicat général des vignerons a en effet demandé à la commission technique de l’interprofession, le CIVC, de travailler sur ce dossier.

Pascal Férat, président du Syndicat général des vignerons de Champagne. © SGV

Pascal Férat, président du Syndicat général des vignerons de Champagne. © SGV

« Des essais concluants avaient été menés il y a plus de quinze ans sur des chardonnays », rappelle François Pierson, vice-président du Syndicat général des vignerons de Champagne (SGV). La vendange mécanique, sujet politiquement incorrect dans la région, n’est plus taboue chez les vignerons mais aussi chez les négociants.

La forte hausse des charges patronales, à laquelle s’ajoutent des ventes en baisse de 5 % pour les viticulteurs en 2012, libère les esprits.

Le SGV a calculé que pour une semaine de vendange, les charges patronales d’un cueilleur (9,43 €/h) vont passer de 68 euros en 2012 à 112 euros en 2013. L’écart est encore plus important pour les pressureurs : 55 euros de charges pour une semaine en 2012, contre 482 euros en 2013. C’est la conséquence de la réduction des exonérations de charges patronales sur les travailleurs occasionnels décidée par le gouvernement fin 2012.

« Les exploitations viticoles emploient 110 000 vendangeurs, 23 000 saisonniers et 10 000 CDI, précise Pascal Férat, président du SGV. Ne serait-ce que pour les vendanges, cela fait une augmentation des cotisations de 6 millions d’euros à l’échelle de la Champagne. Si encore cet argent allait aux salariés… »

« Cette réforme pénalise les employeurs qui rémunèrent bien leurs salariés puisqu’elle annule toutes les exonérations au-delà de 1,5 Smic, poursuit Pascal Férat. La Champagne a toujours fait le choix de la redistribution de la valeur avec une convention collective intéressante. »

La convention champenoise impose, par exemple, que les tailleurs soient payés au minimum 11,35 €/heure. Pour un saisonnier ayant taillé du 7 au 25 janvier, les charges patronales sont passées de 75 euros en 2012 à 632 euros en 2013 (source SGV). Soit un coût supplémentaire pour les exploitations de 557 euros pour trois semaines de taille.

Pour compenser ces hausses, le conseil d’administration du SGV a demandé à la commission technique de l’interprofession, le CIVC, de travailler sur la vendange mécanique.

La réflexion pourrait, dans un premier temps, porter sur des chenillards équipés de robots. Le cahier des charges de l’AOC précise en effet que les grappes doivent être pressurées entières. Il faut donc trouver un système de cueillette qui n’altère pas les baies, d’autant que plus de 70 % des raisins sont rouges.

Aude Lutun

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