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Alsace Un négoce en grande difficulté

Publié le mardi 04 septembre 2012 - 18h02

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L’assemblée générale de prévendanges de l’Ava à Colmar a servi de tribune aux viticulteurs inquiets des rumeurs alarmistes concernant le négoce Lucien Albrecht SA, à Orschwihr (Haut-Rhin).

Ce 4 septembre, Jérôme Bauer, président de l’Association des vignerons d’Alsace (Ava), a évoqué publiquement un problème dont le vignoble parle à mi-voix depuis des mois : les difficultés que rencontre le négoce Lucien Albrecht SA dans le Haut-Rhin. Cette entreprise aurait quantité d’impayés et serait au bord du gouffre.

« Le problème est issu d’une mauvaise gestion. C’est un drame financier et social. À ne pas confondre avec la situation globale du vignoble qui est satisfaisante », a-t-il dit lors de son discours à l’assemblée générale.

Deux phrases qui ont soulevé des questions parmi les viticulteurs présents dans la salle. L’un deux a voulu savoir quelle était l’étendue des créances impayées. Le président de l’Ava n’a pas pu répondre clairement. « Beaucoup de viticulteurs se sont déclarés tard, a-t-il expliqué. Nous sommes en train de finir de recenser le nombre de personnes touchées. »

Selon plusieurs viticulteurs, l’entreprise qui commercialise un million de cols par an n’a réglé qu’une partie de la récolte 2010 et rien de la récolte 2011. Elle s’est montrée active sur le marché du vrac jusqu’au mois de mai 2012 sans pour autant payer tous ses achats. Plusieurs dizaines de viticulteurs auraient des vins impayés. Le passif avoisinerait plusieurs millions d’euros.

Jérôme Bauer a aussi expliqué que l’Ava « avait fait le maximum » pour trouver une solution. La perspective d’un repreneur assumant le paiement du vrac et du raisin est à ses yeux la plus souhaitable. Mais le dépôt de bilan n’est pas exclu.

À l’issue de ces explications Jean-Michel Deiss, viticulteur à Bergheim (Haut-Rhin), a estimé que cette affaire prouve « que 150 000 à 200 000 hl de vins d’Alsace ont du mal à être valorisés correctement ». Il a proposé de libéraliser les conditions de production pour une partie du vignoble afin qu’elle puisse produire des IGP ou des vins sans IG.

« Hors de question. Toute l’Alsace doit rester AOP », a répondu Jérôme Bauer, largement approuvé par la salle.

« La Vigne » n’a pas pu joindre le principal dirigeant du négoce Lucien Albrecht SA.

C. R.

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