Publié le mardi 04 septembre 2012 - 17h14
À l’aide de son tracteur, Olivier Seguin, viticulteur à Marsac (Charente), a barré le chemin d’accès aux pelleteuses venues le 31 août arracher ses vignes pour faire passer la ligne à grande vitesse Bordeaux-Tours. L’exploitant, âgé de 35 ans, juge l’indemnisation qu’on lui propose insuffisante. Études économiques à l’appui, il compte bien le crier haut et fort.
Olivier Seguin, viticulteur à Marsac, en Charente. © M. BOUZZIT
« J’ai toujours refusé de signer la proposition d’indemnisation faite par la Cosea, le constructeur de la ligne à grande vitesse Bordeaux-Tours. Aussi, lorsque j’ai vu arriver la pelleteuse sur mon terrain, j’ai mis mon tracteur en travers de la route pour l’empêcher de passer. J’ai immédiatement appelé la presse locale. Les journalistes sont venus. Les gendarmes aussi. Au bout de deux heures, la Cosea m’a appelé pour me dire que le chantier était suspendu sur mes parcelles le temps de trouver un accord. Depuis, j’attends qu’on discute. »
Olivier Seguin, 35 ans, est déterminé et possède deux atouts qu’il utilise avec intelligence. D’abord, de solides arguments économiques.
« Je ne suis pas contre l’expropriation. Seulement, je souhaite une indemnisation juste. Le chiffre initial proposé, 18 000 €/ha, peut convenir à certaines exploitations mais, personnellement, je travaille en bio et je fais de la vente directe. L’expropriation porte sur 1,5 ha de vignes. Pour moi, cette surface en moins signifie une perte de chiffre d’affaires importante. Certes, avec les 18 000 €/ha qu’on m’a proposés, je vais pouvoir replanter les vignes arrachées. Mais le temps que les plants arrivent en production, je vais perdre entre 30 000 et 40 000 euros par an pendant cinq ans. »
Pour appuyer son analyse, Olivier Seguin a fait réaliser une étude par son centre de gestion. « La Cosea a souhaité que cette réflexion soit confirmée par la chambre d’agriculture », précise Jean-Paul Seguin, le père d’Olivier. Cette seconde étude vient d’être terminée.
Autre atout du vigneron : la publicité faite sur son cas. « On sent bien qu’en face, ils ne veulent pas faire de vagues. Ils ont parié sur le fait que je ne supporterais pas la pression et qu’au final, je céderai. Ce n’est pas le cas », expose fermement le vigneron rebelle.
Contactée par téléphone, Hélène Ciccone, consultante de la Scet, l’opérateur en charge des procédures d’indemnisation pour le projet LGV, précise : « Le refus de signer la proposition initiale d’indemnisation a entraîné une procédure au contentieux devant le tribunal administratif. Depuis le 13 août, la Cosea est juridiquement fondée à rentrer sur le terrain de monsieur Seguin. »
Pour autant, une porte reste entrouverte. « Nous attendons encore certains éléments de l’étude menée par la chambre d’agriculture (sur le préjudice subi par Olivier Seguin, NDLR) pour faire une offre amiable. »
A. A.
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