Publié le vendredi 09 mars 2012 - 17h19
Le Conservatoire du vignoble charentais lance un appel aux viticulteurs de la région de Cognac pour qu’ils signalent la présence de cépages anciens sur leurs parcelles ou même dans leurs cours d’exploitation. « Nous avons besoin de les prélever pour les sauvegarder », indique Sébastien Julliard, animateur du Conservatoire.
Sébastien Julliard, animateur du Conservatoire du vignoble charentais. © M. GUILLEMAUD
Depuis huit ans déjà, ce conservatoire recueille les cépages oubliés pour les cultiver en vue de connaître leurs vertus et défauts. « Nous nous sommes aperçus que des variétés cultivées autrefois peuvent avoir des qualités intéressantes », poursuit Sébastien Julliard. Il cite trois types de plants : les croisements naturels, les croisements et les porte-greffes sélectionnés par l’agronome Jean-Louis Vidal.
Le monbadon est un exemple de croisement naturel plein de promesses. C’est un métis de l’ugni blanc et de la folle blanche. Il est connu pour son petit degré d’alcool, sa maturité tardive et ses rendements importants. Autant d’atouts qui pourraient s’avérer utiles dans l’hypothèse d’une poursuite du réchauffement climatique.
Les autres cépages sur lesquels se penche le Conservatoire sont nés des travaux de l’agronome Jean-Louis Vidal. Au début du XXe siècle, il a réalisé des milliers de croisements qu’il a éparpillés à travers tout le vignoble de Cognac (Charente). La plupart d’entre eux ont été détruits dans les années soixante-dix.
Parmi ces variétés se trouvent des croisements d’ugni blanc et d’autres cépages qui pourraient être intéressants pour la production d’eaux-de-vie. « Ils ont été mis de côté, mais ce serait dommage de les perdre définitivement », souligne Sébastien Julliard.
Jean-Louis Vidal a également sélectionné des portes-greffes dont « le moins méconnu » est le 107 Vidal. Ce porte-greffe comporte plus de sang berlandieri que les autres, ce qui le rend naturellement tardif et résistant au calcaire. Le conservatoire aimerait retrouver d’autres obtentions de Jean-Louis Vidal.
Des articles sont déjà parus dans la presse quotidienne locale. L’un d’entre eux a présenté le monbadon comme une planche de salut face au réchauffement climatique. Sébastien Julliard tempère l’enthousiasme de l’auteur en rappelant qu’il faut encore l’étudier. L’article en question a cependant eu cette conséquence bénéfique de susciter l’intérêt et la motivation des viticulteurs. À la suite de sa parution, le Conservatoire a reçu plusieurs appels.
M. G.
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