Actualités viticoles

Bordeaux Condamné pour avoir ajouté un antibiotique à son barsac

Publié le vendredi 06 janvier 2012 - 17h03

    • agrandirla taille du texte
    • réduire la taille du texte
    • imprimer

Le tribunal correctionnel de Bordeaux vient de condamner un viticulteur de Barsac (Gironde) qui avait utilisé la natamycine, un antibiotique fongicide dans ses cuves de liquoreux. Le produit, interdit pour les vins, est autorisé dans le traitement en surface de certains fromages…

« J’ai fait une erreur. J’aurais dû prendre conseil auprès de l’œnologue » : mea culpa de Nicolas Turtaut, joint au téléphone, ce 6 janvier. Ce viticulteur de Barsac a introduit de la natamycine, un antibiotique fongicide, dans ses cuves. Le produit est interdit dans le vin.

Hier, le 5 janvier, la quatrième chambre du tribunal correctionnel de Bordeaux a condamné Nicolas Turtaut à deux mois de prison avec sursis, 25 000 € d’amende, à la confiscation de 551 hectolitres de vin d’appellation Barsac et de 8 hectolitres de vin d’appellation Cérons. Le tout pour une valeur de 300 000 €. Des traces ayant été décelées après analyses.

C’est au printemps 2010, lors d’un contrôle de la répression des fraudes, que les inspecteurs découvrent des factures portant notamment sur l’achat de natamycine, entre 2007 et 2009.

Nicolas Turtaut clame sa bonne foi. « J’ignorais totalement que c’était un antibiotique et qu’il était interdit pour le vin. J’ai acheté ce produit pour l‘utiliser en tant que conservateur. Cela me permettait de me passer de l’ajout de soufre qui demande de l’attention et du travail. Aujourd’hui, il faut être producteur, commercial et comptable. On doit être partout à la fois et tout connaître. On n’a plus le temps », confesse-t-il.

Et d’expliquer que c’est son père qui a découvert un site internet espagnol qui affichait de belles photos liées au vin, lequel vantait les mérites de la natamycine, « un très bon conservateur ».

Nicolas Turtaut qui produit 400 hl par an, qu’il écoule au négoce, évoque, comme pour atténuer sa responsabilité, la contre-expertise réalisée en juillet dernier menée par un expert nommé par le tribunal : « L’expertise n’a pas permis de qualifier s’il y avait le produit ou pas. »

De même, il répète que la natamycine est utilisée dans le processus de fabrication de certains et charcuteries. « Vous en mangez tous les jours », lâche-t-il.

C. G.

Ces articles peuvent également vous intéresser

Correctionnel
Un domaine varois épinglé pour son rosé mélangé et piqué

Publié le 16 janvier 2012

Procès des faux pinots
La cour d'appel alourdit les peines

Publié le 12 octobre 2011

Destruction des vignes OGM
Le procès des Faucheurs transformé en tribune

Publié le 28 septembre 2011

Obstacle à l’inspection du travail
Du sursis pour Philippe Vergnes

Publié le 12 septembre 2011

Base levures oenologique pour vinification
Les commentaires (0)
Fonctionnalité réservée aux abonnés

Le commentaire d'article est réservé aux abonnés de La Vigne.

Si vous êtes abonné, identifiez-vous dans le bloc "services experts"
situé en haut à droite de la page.

Si vous voulez vous abonner et profiter de tous les contenus du site ainsi que de l’édition papier de La Vigne, cliquez sur le lien ci-dessous :

Actualités viticulture
Toutes les Actualités viticoles

Météo locale

Vidéos

Kress : deux étoiles filantes

©M.CAILLON
Galerie Verte et Vin