Bourgogne  2015 s’annonce très précoce

En Côte-d’Or, environ 10 % des parcelles en sont déjà au stade début véraison. © J.CASSAGNES

Les températures caniculaires enregistrées en juin puis en juillet ont entraîné en Bourgogne une « évolution galopante » du vignoble. En Côte-d’Or, environ 10 % des parcelles en sont déjà au stade début véraison. Ce stade est habituellement plutôt atteint entre le 5 et le 10 août. La vigne est donc actuellement « en avance » de quinze jours.

« 2015 se rapproche des années 2007 et 2011 et fait donc partie du trio des années record en terme de précocité, derrière 2003, indique Pierre Petitot, conseiller viticole à la chambre d’agriculture de Côte-d’Or. Cela en fait donc, pour le moment, une année très précoce. »

SÉCHERESSE PERSISTANTE

Mais la sécheresse persistante qui sévit dans la région – et qui risque de perdurer au moins jusqu’à la fin du mois de juillet – commence à se faire ressentir, impactant le bon fonctionnement physiologique des vignes. « Avec la contrainte hydrique qui devient de plus en plus forte, on sent ces derniers jours qu’il y a un tassement, que les vignes évoluent moins vite », précise Pierre Petitot.

« On constate que l’entrée en véraison se fait plus ou moins difficilement selon le niveau de stress hydrique », confirme Benoît Bazerolle, également conseiller à la chambre d’agriculture du département.

Partant de ce constat, deux scénario sont désormais possibles. « Si des pluies conséquentes tombent en août, cela permettra aux parcelles qui ne sont pas totalement desséchées de redémarrer puis d’évoluer à une vitesse extrêmement rapide », explique Pierre Petitot. Les vendanges dans les secteurs les plus précoces pourraient en conséquence avoir lieu très tôt, vers le 25 août. Dans ce cas, il pourrait y avoir un risque accru d’éclatements de baies avec, à la clé, de la pourriture grise ou acide, comme en 2007 et 2011.

INCIDENCES SUR LE RENDEMENT

À l’inverse, si la sécheresse perdure en août, les conseillers craignent les mêmes phénomènes qu’en 2003 : des « blocages » pour la plupart des parcelles, provoqués par un stress hydrique trop important, accompagnés d’une maturation « par concentration ». La date de début de récolte pourrait alors se situer un peu plus tardivement, entre fin août et tout début septembre, soit avec environ dix jours d’avance par rapport à 2014.

Ce phénomène aurait aussi de fortes incidences négatives sur le rendement, déjà impacté par une sortie de grappe inférieure à la normale. « Il est difficile de savoir comment cela va évoluer, conclut Pierre Petitot. Août sera déterminant ! »

Juliette Cassagnes
Vitisphere - La Vigne