Publié le vendredi 12 juin 2015 - 09h59
Les deux rapporteurs de la mission parlementaire sur les maladies du bois de la vigne se sont rendus à Chinon (Indre-et-Loire). Charles Pain, viticulteur, leur a expliqué que ces maladies lui faisaient perdre 150.000 € par an.
Charles Pain, vigneron à Panzoult (Indre-et-Loire), a expliqué aux députés qu’il perdait 150.000 euros par an à cause des maladies du bois. © I. PROUST
«â€¯8 % de mes ceps sont improductifs, une conséquence des maladies du bois. Le manque à gagner en vins non produits et les frais de replantation représentent 150.000 €/an pour mon domaine de 50 ha. Une perte sèche qui équivaut à l’emploi de quatre à cinq salariés et qui pénalise aussi mes investissements. », a expliqué Charles Pain, vigneron à Panzoult (Indre-et-Loire), en AOC Chinon.
DES PERTES CONSÉQUENTES
Le vigneron, président du groupement de développement viticole départemental, a reçu le 11 juin sur son domaine deux députés de la mission de l’Assemblée nationale sur les maladies du bois de la vigne : Catherine Quéré, députée socialiste de Charente-Maritime, et Jean-Marie Sermier, député Les Républicains du Jura.
Bien qu’elle-même viticultrice, Catherine Quéré a été impressionnée par les sommes annoncées par Charles Pain. «â€¯Nous avons enquêté dans le Bordelais, l’Hérault, les Charentes, le Jura et en Bourgogne. Nous n’avions pas eu jusqu’ici d’étude aussi approfondie du manque à gagner entraîné par les maladies du bois. Nous ne savions pas non plus que l’esca pouvait se déclarer sur des ceps de deux ans », explique Catherine Quéré, également présidente du groupe viticole de l’Assemblée nationale.
En Indre-et-Loire, la Fédération des associations viticoles estime que les dégâts de l’esca se montent entre 12 et 14 millions d’euros par an.
C’est à l’initiative de Laurent Baumel, député de Chinon, que les deux parlementaires se sont rendus à Panzoult. Ils ont aussi rencontré un jeune vigneron qui expérimente la taille guyot-poussard et le directeur technique d’InterLoire Étienne Goulet, venu leur présenter les recherches soutenues par l’interprofession.
«â€¯Nos visites vont nous permettre d’établir un bilan des pertes causées par les maladies du bois pour la viticulture mais aussi, au final, pour l’État », a indiqué Catherine Quéré.
Dans leur rapport, qui sera adressé au gouvernement, les deux députés n’aborderont pas la possible réutilisation de l’arsénite de soude, comme le souhaitent certains vignerons, à l’instar de Charles Pain. «â€¯Pourquoi ne pas autoriser un traitement avec un dérivé de l’arsénite appliqué sous panneaux récupérateurs ? », a-t-il demandé aux députés.
La Fédération des associations viticoles d’Indre-et-Loire et le Syndicat des vins de Chinon ne partagent pas cette position.
Ingrid Proust La Vigne - Vitisphere
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