Publié le vendredi 27 mars 2015 - 15h00
À l’occasion de l’assemblée générale de la Fédération des coopératives vinicoles de la Champagne ce vendredi 27 mars, Éric Potié, son président, détaille les principaux enjeux pour les coopératives de cette région.
Éric Potié, président de la Fédération des coopératives vinicoles de la Champagne. © L’UNION.FR/DR
Vous avez choisi le thème de l’attractivité des coops pour votre AG. Les coops seraient-elles moins attractives ?
Éric Potié : Nous sommes inquiets de l’érosion constante du nombre d’adhérents dans nos coopératives de pressurage. Les coopératives champenoises disposent pourtant d’un outil qualitatif et moderne. Mais cela ne suffit pas ou ne suffit plus… Nous assistons à un renouvellement de génération très important, ainsi qu’au morcellement des exploitations dont une partie part vers le négoce. À nous de donner à nos coopérateurs un sentiment de sécurité, de fierté et d’appartenance !
Comment doper l’attractivité des coopératives ?
É. P. : Cela se joue par la proximité avec tous les adhérents. Il faut également une organisation plus performante. Par exemple, en embauchant des salariés avec d’autres coopératives ou peut-être en se regroupant, voire en fusionnant. Il faut aussi redynamiser la formation des élus. Nos entreprises doivent être administrées par des viticulteurs multicompétents.
Être attractif, c’est aussi rappeler que le statut coopératif permet à chacun de rester décideur et bénéficiaire de la valeur ajoutée.
La coopération permettra-t-elle d’endiguer la baisse des ventes de bouteilles par les viticulteurs ?
É. P. : Oui ! Les marques de la coopération sont la seule alternative sérieuse pour maintenir les parts de marché du vignoble. Il faut investir, encore et encore, derrière nos marques coopératives pour qu’elles compensent les ventes que les viticulteurs ne font plus. Il ne faut s’interdire aucune piste : synergies entre coopératives, y compris avec des coopératives ou des opérateurs privés d’autres régions, reprises de marques. Seules des entreprises d’une certaine taille peuvent aborder les nouveaux marchés du champagne. La coopération répond naturellement à cette problématique.
Propos recueillis par Aude Lutun
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