Publié le mardi 10 février 2015 - 18h49
Nicolas Joly à la tête du vignoble de la Coulée de Serrant a décidé de quitter InterLoire et de créer son propre ODG.
Le propriétaire du vignoble de la Coulée de Serrant, un pionnier de la biodynamie, condamné à Angers pour le non paiement des cotisations volontaires obligatoires à l'interprofession des vins du Val de Loire, a décidé de la quitter et de créer son propre «organisme de défense et de gestion», ont annoncé lundi le vigneron, Nicolas Joly, et son avocat.
Nicolas Joly a été condamné le 3 février par le tribunal d'instance d'Angers à payer à Interloire quelque 4.000 à 5.000 euros de CVO, qu'il considère comme une «sorte de gabelle», a expliqué Me Eric Morain. Nicolas Joly a décidé de faire appel de ce jugement.
«Les viticulteurs sont censés verser une partie de leur chiffre d'affaires aux interprofessions, elles-mêmes censées représenter leurs intérêts», expliquent Nicolas Joly et son avocat dans un communiqué. Mais «ceux qui cultivent en bio ou biodynamie depuis des décennies et produisent de ce fait des goûts représentant toute l'expression de leurs terroirs, voient leurs cotisations utilisées pour vanter les charmes de vins totalement apatrides, usant de levures aromatiques et autres artifices non mentionnés sur les étiquettes », déplorent-t-il.
Dans le domaine de la Coulée de Serrant, un cru de Savennières (Anjou-Saumur) conduit en biodynamie depuis 1981, «un troupeau de vaches produit le fumier, un troupeau de mouton gère l'enherbement dans les vignes en hiver, deux hectares de nos plus vieilles vignes sont travaillées au cheval», expliquent-ils. «On ne peut accepter [de] mettre les vins technologiques et les vins au goût authentique dans le même panier».
«Ces cotisations - outre qu'elles sont un scandale quant à l'utilisation qui en est faite - ne sont pas dues sur le fond», ajoutent-t-ils.
Les CVO représentent «quelques centaines d'euros par an» par opérateur «ce qui au final fait un bon petit pactole pour les associations interprofessionnelles», selon Me Morain.
Le vignoble de la Coulée de Serrant «constituant à lui seul une appellation contrôlée de 7 hectares seulement», le vigneron a ainsi «décidé de s'engager à créer pour lui seul un Organisme de défense et de gestion, tel que prévu par les articles L.642-17 et suivant du Code Rural, quittant ainsi Interloire dans le but de promouvoir les principes qui guident sa production», affirme-t-il.
AFP
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