Vin bio Le prix reste un frein pour le consommateur

Publié le mercredi 30 septembre 2015 - 12h14

Mots-clés :

Selon une enquête Ipsos pour SudVinBio, dévoilée le 29 septembre, un tiers des Européens déclare consommer du vin bio. En France, le prix apparaît comme un frein à la consommation. L’interprofession aimerait gommer cette image de vins plus chers.

Le prix du vin bio reste le principal frein à la consommation. © Y. Cainjo/GFA

SudVinBio, l’association interprofessionnelle des vins bio, a présenté, mardi 29 septembre, les résultats d’une enquête Ipsos réalisée auprès d’un échantillon représentatif de consommateurs en Grande-Bretagne, Allemagne, Suède et France. Si un tiers d’entre eux déclarent consommer du vin bio, le prix semble être un des principaux freins à une consommation plus régulière.

LE VIN BIO PERÇU COMME CHER PAR LES FRANÇAIS

Pour 34 % des Français et 32,4 % des Suédois, cet élément est le frein principal à l’achat. Dans ces deux pays, le surcoût consenti pour l’achat de vins bio est assez faible : 1,50 euro en France et 50 cents en Suède (contre 2,60 au Royaume-Uni, voir encadré ci-dessous). Cette question apparaît comme réellement problématique en France, où 73,1 % des consommateurs estiment que le vin bio est plus cher. C’est la plus forte proportion parmi les quatre pays étudiés. Les Français sont également 44 % à déclarer que l’accessibilité du prix serait un levier à l’achat.

MIEUX INFORMER LE PUBLIC

En Allemagne et au Royaume-Uni, 40 % des consommateurs estiment que c’est d’abord l’absence d’information qui limite l’essor du vin bio. Patrick Guiraud, président de SudVinBio, estime d’ailleurs qu’il faut informer davantage les clients. « Nous demandons au ministère de l’Agriculture de financer une campagne de communication générique sur les produits bio à travers l’Agence bio. »

Cette demande n’est pas nouvelle. Elle se fonde sur l’idée qu’en éduquant les consommateurs aux avantages du bio (environnement, emploi, santé…), la part de marché augmentera. « Le bio : c’est un règlement, des contrôles et, au final, une garantie pour un consommateur en recherche de réassurance », ajoute Patrick Guiraud.

Sur la question du prix, le président de l’interprofession pense qu’il faut en finir avec un discours liant bio et prix élevé. « Le bio n’est pas plus cher ! Quand on compare un vin bio avec un conventionnel, il faut le faire pour une même catégorie. » Et, selon lui, les écarts sont ténus, notamment en catégories supérieures, ce qui suppose évidemment d’avoir le porte-monnaie adapté. Pas sûr que tous les consommateurs soient dans ce cas !

Les Anglais prêts à mettre le prix
Les plus enclins des Européens à mettre le prix pour acheter du vin bio sont les Britanniques : 12,30 € la bouteille, contre 9,40 € en moyenne dans les quatre pays européens représentatifs. Les Allemands, connus pour leur recherche des prix bas, dépensent en moyenne 7,70 € par bouteille. Les Suédois, 9,60 € et les Français, 9 €. Partout, les jeunes semblent être les plus sensibles au bio. En France, les moins de 35 ans sont davantage représentés (21 %) chez les consommateurs de vin bio que chez ceux de vin conventionnel (15 %). Ils sont 23 % contre 20 % au Royaume-Uni, 22 % contre 15 % en Allemagne, et surtout 25 % contre 14 % en Suède, pays où boire du vin permet de se différencier par rapport à la consommation de bière, a précisé Jean-Pierre Corbeau, sociologue à l’université de Tours.

Marion Ivaldi
Vitisphere - La Vigne