Publié le mardi 14 avril 2015 - 10h04
Miser sur l’atout minceur pour lutter contre les beuveries et l’alcoolisme : le projet d’afficher sur les étiquettes la valeur calorique des bières, vins et whisky fait son retour en Europe. Les pays viticoles résistent.
Bientôt la valeur calorique sur les bouteilles ? © P. ROY
Le Parlement européen a franchi une première étape, fin mars, en appelant l’exécutif européen à proposer une législation, au plus tard fin 2016, visant à imposer l’affichage nutritionnel (calories et ingrédients) des boissons alcoolisées.
DES CALORIES OUBLIÉES
Adoptée par 63 des 68 élus de la commission Santé, cette résolution est portée par la travailliste britannique Glenis Willmott. Celle-ci regrette de devoir faire face à un «â€¯lobbying de l’industrie », mais estime que «â€¯les consommateurs ont le droit de savoir qu’un verre de vin a le même nombre de calories qu’une tranche de gâteau et que boire pendant une grossesse peut nuire à l’enfant ».
«â€¯La plupart d’entre nous savons qu’il faut boire avec modération. Mais l’impact de la consommation d’alcool sur notre poids et notre santé est loin d’être si évident », renchérit Ilaria Passarani, du Bureau européen des consommateurs (Beuc). Elle juge «â€¯sous-estimée » la part de l’alcool dans le régime alimentaire, et s’émeut de ce que les amateurs de boissons alcoolisées ignorent quels «â€¯additifs, comme les colorants, les conservateurs ou les arômes », ils consomment.
Non contraignante, la résolution doit encore être avalisée en séance plénière par le Parlement européen, lors d’un vote prévu fin avril. Une précédente mouture avait été retoquée avant les élections européennes. Cette fois, en dépit du «â€¯fort clivage Nord-Sud sur la question et des sensibilités françaises, espagnoles ou italiennes, le pas pourrait être franchi », estime une source parlementaire.
CHACUN SA DOSE
Pour la Grande-Bretagne et les pays scandinaves, il devient impératif d’agir face à la vogue des beuveries express (binge drinking) chez les jeunes et à la progression de l’obésité, imputable en partie à l’alcool. Les quatre principaux brasseurs européens (Carlsberg, Heineken, AB InBev et SABMiller) se sont récemment ralliés au projet d’un étiquetage «â€¯volontaire » de la valeur énergétique des bières. Ils retiennent une base de 100 ml, qui permettrait à la bière de n’afficher que 46 calories contre 82 pour le vin rouge ou 245 pour le whisky.
L’annonce a provoqué l’ire des producteurs de spiritueux. SpiritsEUROPE dénonce ainsi une désinformation : 100 ml représentent à peine le tiers d’une cannette ordinaire de bière mais une bonne rasade d’alcool fort.
La filière vin a déjà aiguisé ses arguments, au nom de la spécificité de son produit, qui «â€¯n’est pas le résultat d’une recette figée », mais «â€¯change d’une année sur l’autre », affirme le Comité européen des entreprises vins. «â€¯Imposer l’étiquetage nutritionnel entraînerait des coûts énormes pour le secteur vinicole, auxquels la plupart des producteurs ne pourraient faire face », met en garde l’organisation.
AFP
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