Publié le vendredi 31 octobre 2014 - 15h48
Pour les Vignerons indépendants de France, l’assurance ne peut pas couvrir à elle seule les conséquences des aléas climatiques. Ce syndicat milite pour la création d’une dotation pour aléas physiques, la généralisation du VCI et la mise en œuvre du fonds de mutualisation.
Thomas Montagne, président des Vignerons indépendants de France. ©VIF
«â€¯Les problèmes assurantiels ne peuvent pas se résoudre avec une seule solution, estime Thomas Montagne, président des Vignerons indépendants de France. Il faut de l’assurance, du stock et de l’épargne de précaution. »
Son syndicat ne croit pas qu’une assurance universelle et bon marché couvrant les charges opérationnelles en cas de perte de récolte suffirait à mettre les viticulteurs à l’abri des conséquences des aléas climatiques. Il ne croit même pas qu’un tel contrat verra le jour. Le ministre de l’Agriculture a chargé la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA) d’en bâtir un. La FNSEA semble pousser à la roue.
«â€¯Ce contrat socle, c’est une commande politique qui enquiquine tout le monde », torpille Thomas Montagne. La FFSA a fait des propositions aux syndicats agricoles. «â€¯On veut nous vendre un truc moins intéressant que l’assurance récolte qui ne rencontre déjà pas de grand succès et on pense que ça va marcher ? », feint de s’interroger Thomas Montagne.
Plutôt que de poursuivre dans cette voie, les Vif militent pour un «â€¯renforcement » et une «â€¯généralisation » du VCI (volume complémentaire individuel) qui a «â€¯l’avantage de préserver les relations commerciales ». Dans la même veine, ils proposent de créer une DPA (dotation pour amortissement) physique. «â€¯C’est une mesure qui existe déjà pour les éleveurs qui peuvent mettre des stocks de fourrage en DPA. Il faudrait la même chose pour le vin. Au moment de la clôture de l’exercice, on sortirait des vins des stocks et on les mettrait dans la DPA. Il faudrait que cette DPA soit proportionnelle à la taille de l’exploitation. »
Les Vif plaident également pour la mise en place du fonds de mutualisation prévu par la nouvelle Pac, qui permettrait d’indemniser les exploitants ayant perdu plus de 30 % de leur chiffre d’affaires après des déboires climatiques ou commerciaux.
On ne sera donc pas étonné d’apprendre qu’ils ne sont pas favorables à l’utilisation des aides OCM pour subventionner l’assurance récolte. Une idée avancée par Jérôme Despey, président du conseil des vins de FranceAgriMer, pour accélérer la consommation des aides et qui reviendrait, en l’état actuel des choses, à affecter à l’assurance récolte 15 millions d’euros sur les 280 millions de l’enveloppe OCM.
Bertrand Collard
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