Publié le mercredi 30 octobre 2013 - 18h08
À la veille des vendanges, le personnel du château Léoville Poyferré, en AOC Saint-Julien, a brûlé des déchets dans un champ dédié à cette activité. Les fumées qui se sont dégagées ont pollué six hectares de vignes du château voisin, Léoville Las Cases.
L’affaire remonte au 17 septembre dernier. Ce matin-là, le personnel du château Léoville Poyferré, à Saint-Julien-Beychevelle (Gironde), dans le Médoc, s’affaire dans un champ. Il s’agit de brûler à l’air libre des déchets végétaux et des palettes de bois non consignées. Ce jour-là, il n’y a pas de vent mais un léger crachin. Du coup, les fumées se rabattent sur les parcelles du château voisin, Léoville Las Cases, « très exactement sur les vignes situées à la pointe ouest de notre domaine, se souvient Jean-Hubert Delon, le propriétaire les lieux. La fumée était épaisse. Nos vignerons ont entendu des explosions. On les a fait sortir de la vigne immédiatement ».
Trois jours plus tard, il constate les dégâts : les fumées ont touché les feuilles qui sont toutes noircies et qui jonchent le sol. Portant un coup d’arrêt à la maturation des raisins. Sur 100 ha, 6 ha de cabernet sauvignon et de merlot sont pollués. « Normalement, on n’allume jamais de feu avant les vendanges. C’est incompréhensible. Sur 6 ha, nous avons perdu le fruit d’un travail qui est du cousu main, de l’artisanat de luxe. C’est triste », confie Jean-Hubert Delon.
Du côté de Léoville Poyferré, Didier Cuvelier, copropriétaire du château, reconnaît sa pleine responsabilité. « On est à 100 % responsable. C’est une erreur humaine », confie-t-il. Et d’expliquer que le chef de culture ne sachant pas trop quoi faire faire à ses hommes ce jour-là, a eu la bonne idée de les envoyer brûler les déchets.
Sauf qu’il y a un vrai problème : le champ où sont entreposés les déchets végétaux et de bois du château n’est fermé que par une chaîne. « Les gens passent devant. Bien que l’endroit soit fermé et ne soit en aucun cas une décharge, certains le considèrent comme tel et viennent déposer des déchets du genre bombes aérosols, plaques de plâtres… », explique Didier Cuvelier.
De son côté, Jean-Hubert Delon n’a pas souhaité porter plainte au pénal, au nom des bonnes relations qu’il entretient avec son voisin. En revanche, il a lancé des procédures civiles : un constat d’huissier a été réalisé ainsi qu’une expertise contradictoire.
Des analyses sont en cours pour déterminer les polluants qui ont affecté les feuilles, les raisins, les vins et le sol. D’autres analyses devront dire quel stress la vigne a subi. Léoville-Las Cases a déjà dépensé 7 000 euros pour tout cela.
Son vin issu des six hectares touchés devrait finir en vrac ou prendre le chemin de la distillation.
À Léoville Poyferré, Didier Cuvelier va mieux clôturer son champ. Pas sûr que cela soit suffisant.
Colette Goinère
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aodm
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