Publié le mercredi 30 octobre 2013 - 17h29
Les cours du beaujolais nouveau tiennent à un niveau constant depuis le début de la campagne de commercialisation. Des cours qui contentent la production.
Frédéric Laveur, responsable de l'ODG Beaujolais. © D. B.
Pour la deuxième année de suite, les prix des beaujolais et beaujolais-villages nouveaux sont rémunérateurs, avec un cours moyen à 220 €/hl de beaujolais nouveau et de 240 €/hl de beaujolais-villages. Les responsables viticoles du Beaujolais ne se souviennent plus très bien depuis quand cela n’était pas arrivé.
De plus, on assiste à une campagne d’une stabilité inédite. Les cours n’ont pas baissé après les premiers marchés conclus, comme c’était devenu l’habitude jusqu’en 2012. Et il n’y a pas eu flambée comme l’an dernier, à cause des faibles rendements.
ORIENTATIONS RESPECTÉES
Ces prix sont les mêmes, à l’euro près, que l’an dernier. « Nous avions donné des orientations et le marché les a respectées », affirme le responsable de l’ODG, Frédéric Laveur.
Pourtant, tout n’a pas été lisse. Chez les négociants comme chez les vignerons, certains, voyant la bonne tenue des cours, ont souhaité la libération de quelques hectos supplémentaires en cours de campagne. Mais l’ODG est resté ferme. Il n’est pas revenu sur sa décision de libérer seulement 50 % du rendement, soit 26 hl/ha de beaujolais, à la vente en primeur.
« Le conseil d’administration de l’ODG s’est réuni à ce sujet le 16 octobre, confirme son président. Une très grande majorité de négociants nous a fait savoir qu’ils ne souhaitaient pas que l’on libère des volumes supplémentaires. » Après des débats animés, les administrateurs ont privilégié le statu quo. « Certains ont des marchés supplémentaires, mais il faut respecter l’équilibre général », justifie Frédéric Laveur.
EFFICACITÉ ÉCONOMIQUE
Reste la question de l’efficacité économique de ce mode de fonctionnement. Pour Frédéric Laveur, elle est évidente. « En quelques années, nous avons abaissé les rendements d’environ 20 % (de 32 à 26 hl/ha, NDLR), mais les prix ont augmenté de façon plus importante. Il faut se souvenir qu’en 2009, certains marchés de beaujolais primeur se sont faits à 140 €/hl ! » Les prix obtenus en 2013 sont 45 % supérieurs à ce plancher.
Les beaujolais nouveaux ont donc retrouvé des prix rémunérateurs. Mais ont-ils perdu des marchés ? Avec quelles conséquences ? « L’an dernier, le prix à la bouteille en grande distribution a augmenté de 10 %. Cela n’effraie pas celui qui veut acheter un primeur, estime Frédéric Laveur. Le marché a été assaini, certains hard discounters ont arrêté de vendre nos primeurs, d’autres se sont alignés sur les prix du marché. »
D. B.
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