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Vin Le French paradox orphelin

Publié le mercredi 31 octobre 2012 - 15h22

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Le professeur Serge Renaud, qui avait fait découvrir le « French paradox » au grand public en 1991, est décédé le 28 octobre. Ses travaux sur l’influence d’une consommation modérée de vin vis-à-vis des maladies cardio-vasculaires ont fortement contribué à donner une image positive du vin.

Le professeur Serge Renaud. © MAXPPP

Le professeur Serge Renaud. © MAXPPP

Il aura œuvré pour la cause du vin, à sa manière. Le professeur Serge Renaud, connu pour ses travaux sur les maladies cardio-vasculaires et sur les bienfaits de la consommation modérée de vin, s’est éteint à Carcans, en Gironde, sa région d’origine. Il allait avoir 85 ans.

En 1991, lors de l’émission de télé américaine « 60 minutes », sur CBS, ce chercheur renommé a pour la première fois associé le French paradox à la consommation de vin. Le reportage s’interrogeait en effet sur ce paradoxe : pourquoi les Français présentent-ils un faible taux de maladies cardio-vasculaires par rapport aux habitants d’autres pays industrialisés, alors qu’ils mangent beaucoup de graisses saturées, ont du cholestérol et fument autant, voire plus que les autres ? Un verre de vin rouge à la main, Serge Renaud suggérait alors que c’était peut-être parce qu’ils buvaient de l’alcool, en particulier du vin.

« Plus de 50 millions d’Américains ont regardé l’émission, raconte Dominique Lanzmann-Petithory, médecin et chercheuse qui a travaillé avec Serge Renaud et le connaissait depuis près de vingt-cinq ans. L’intérêt pour le vin s’est accru. D’après le cabinet Gromberg, Fredrickson et Associates, les exportations de vins français vers les États-Unis ont même doublé entre 1994 et 1998 ! »

Mais l’émission a aussi provoqué un petit scandale et Serge Renaud a été sommé de justifier ses propos. Il l’a fait en publiant un article scientifique en juin 1992, expliquant le French paradox. « Ces travaux ont été un vrai point de départ pour la recherche sur les liens entre le vin et la santé. »

C’est dire ce que Serge Renaud a apporté à la filière viticole. « Il a bu du vin chaque jour jusqu’à la fin de sa vie. Il aurait mérité qu’on lui offre des grands crus tous les jours », estime Dominique Lanzmann-Petithory.

Ayant débuté en tant que chercheur au Canada dans les années cinquante, Serge Renaud s’est vite intéressé aux problèmes de thrombose (caillot de sang qui peut provoquer un infarctus). De retour en France, à Lyon (Rhône), dans les années quatre-vingt, il a lancé une caravane-laboratoire pour étudier l’activité des plaquettes sanguines. Cela lui a permis de collecter beaucoup d’informations sur le régime alimentaire des Français et leur consommation de vin.

« C’était un chercheur exemplaire, pragmatique et visionnaire, le décrit Dominique Lanzmann. Depuis son retour en Gironde en 1995, il s’est toujours tenu informé des avancées de la recherche, notamment sur le vin et la santé. »

Serge Renaud sera inhumé le 2 novembre, à Cartelègue (Gironde), où il est né.

M. B.

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