Publié le mercredi 10 juin 2015 - 14h49
Le réseau de ventes et achats de domaines viticoles Vinea Transaction a présenté un état des lieux des investissements étrangers dans le vignoble français. L’étude note un net ralentissement de l’activité ces dernières années, à l’exception des investisseurs chinois, lesquels se concentrent sur Bordeaux.
Michel Veyrier, fondateur de Vinea Transaction. © E.-A. JODIER
«â€¯Quand on achète un vignoble en France, on se constitue un patrimoine… On ne fait pas d’argent ! », résume ainsi Robin Budowski, investisseur suisse installé depuis douze ans dans le Minervois, au Château d’Agel. C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles les investisseurs étrangers hésitent de plus en plus à acquérir des domaines français.
En effet, les «â€¯investissements étrangers non chinois sont à l’arrêt depuis 2010 », explique Michel Veyrier, fondateur de Vinea Transaction, qui s’appuie sur une étude réalisée par son entreprise. Ce sont les hommes d’affaires chinois qui «â€¯maintiennent artificiellement le marché », et seulement dans le Bordelais, à de rares exceptions près.
BORDEAUX, PREMIER CHOIX DES INVESTISSEURS ÉTRANGERS
Toujours d’après cette étude, les investisseurs étrangers détiendraient actuellement 2 % du vignoble, soit environ 12 000 ha pour 500 propriétés. 41 % de ces domaines se trouvent à Bordeaux. Le Languedoc-Roussillon arrive en seconde position (18 %), suivi par la Provence (13 %) et la vallée du Rhône (11 %). La Bourgogne et le Sud-Ouest attirent moins (7 % chacun). Quant au Val de Loire, on n’y trouve que 3 % de propriétés aux mains d’étrangers.
En moyenne, les domaines achetés pas des investisseurs venus d’ailleurs ont une surface de 25 ha. Aujourd’hui, les Britanniques sont les mieux représentés sur l’ensemble du vignoble (22 %), juste devant les Chinois (21 %). Les acheteurs belges arrivent en troisième position (17 %). En tout, une trentaine de nationalités sont déjà implantées dans le vignoble.
UN RETRAIT DES BRITANNIQUES
Mais depuis 2010, Michel Veyrier observe un net recul des achats par des citoyens britanniques alors qu’ils représentaient le gros des acquéreurs au tout début des années 2000. «â€¯En 1997-1998, la crise de la City, à Londres, a eu un effet immédiat sur l’activité de notre cabinet avec les Britanniques. » Le constat a été le même en 2008. Un euro fort et la complexité du système social et fiscal français renforcent cette tendance. Des éléments qui font dire à Robin Budowski que «â€¯la France est un pays compliqué » et qu’il n’a pas forcément pu s’y développer comme il le souhaitait.
LES CHINOIS, DES INVESTISSEURS EXIGEANTS
Seuls les investisseurs chinois dynamisent le marché. Geoffroy Braichotte, de l’agence Vinea Transaction de Bordeaux, remarque pourtant que l’euphorie des débuts s’est apaisée. «â€¯Les acheteurs chinois arrivent désormais en connaissant le prix des vignes sur le bout des doigts et s’associent avec des locaux qui sélectionnent des propriétés pour eux. Ils ont développé leur culture du vin et s’intéressent de plus en plus à des appellations de moyenne et haut de gamme. Acheter le nom de Bordeaux ne leur suffit plus. »
Si les acheteurs étrangers se font rares, les Français ont pris leur place, souligne Michel Veyrier. «â€¯Le vignoble constitue une valeur refuge pour certains chefs d’entreprise. » Tout comme pour les professionnels du vin «â€¯soucieux de sécuriser leurs approvisionnements ».
Note : l’étude de Vinea Transaction porte sur 600 000 ha, hors Champagne, Cognac, Armagnac, Corse, Savoie, Jura et Alsace. L’agence l’a présentée le 9 juin à la presse.
Emilie-Anne Jodier
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