Maladies du bois  Un coût annuel moyen de 2 300 €/ha pour les viticulteurs

Lors d’une réunion organisée par Bayer le 5 février, Denis Caboulet a annoncé la mise en place d’un outil pour récolter des données précises sur l’impact économique des maladies du bois.

«â€¯Les maladies du bois, on y pense tous les jours en voyant nos vignes dépérir », a expliqué Nicolas Février, viticulteur à Landemont (Maine-et-Loire), le 5 février dernier lors d’une réunion organisée par Bayer à Marne-la-Vallée.

Pour mieux appréhender l’impact de ce fléau, la firme a mené une enquête auprès de 452 viticulteurs en juillet 2012. Les résultats : pour les deux tiers des personnes interrogées, les maladies du bois sont un problème majeur.

Selon leurs déclarations, 39 % de leurs parcelles sont atteintes et, parmi celles-ci, 17 % des pieds sont touchés, soit un taux global d’expression de la maladie de 6,5 %. Mais il existe de fortes disparités selon les régions : le Sud-Est étant peu touché (3 %), les Charentes et le Val de Loire beaucoup plus (15 %).

Face aux dégâts, 55 % des viticulteurs interrogés pratiquent la complantation, 25 % ne font pas de remplacement et 14 % recèpent les pieds.
Ceux qui complantent, le font à raison de 200 ceps/ha/an. Ceux qui recèpent appliquent ce traitement en moyenne à 150 ceps/ha/an.
Par ailleurs, les viticulteurs enquêtés arrachent et replantent leurs parcelles au-delà quand, en moyenne, 26 % des pieds sont morts.

UN ENJEU IMPORTANT

«â€¯Spontanément, les viticulteurs évaluent le coût des maladies du bois à 600 €/ha/an (500 à 900 €/ha/an), a indiqué Denis Caboulet, de l’IFV. Mais, souvent, ils oublient d’inclure dans leurs calculs les pertes de récolte et la main-d’œuvre. Si on leur demande de prendre en compte tous les postes, ils évaluent alors le coût moyen à 2.300 €/ha/an. Toutefois, ce résultat est à prendre avec précaution, car seuls 28 % des viticulteurs ont donné des réponses sur cet aspect. »

Derrière ces chiffres se cachent de grandes différences selon la situation des viticulteurs, mais on comprend l’enjeu pour eux d’avoir des solutions à disposition.

Pour récolter des éléments plus précis sur l’impact économique des maladies du bois, l’IFV va mettre au point un outil de calcul. C’est ce qu’a annoncé Denis Caboulet lors de cette journée. Cet outil permettra aux viticulteurs de raisonner leur stratégie de lutte et permettra à l’IFV d’avoir des données statistiques pour donner des estimations plus globales.

Christelle Stef 
La Vigne - Vitisphere