Publié le lundi 02 février 2015 - 17h32
Avec 6,3 millions d’hectolitres commercialisés lors de la dernière campagne, l’IGP a battu un nouveau record. Pour remédier à la pénurie qui se profile, l’ODG lance un vaste chantier sur le partenariat amont-aval.
©M.TREVOUX
«â€¯C’est une première : le volume des sorties sur la campagne 2013-2014 a dépassé le volume des labellisations. Nous avons puisé dans nos stocks. Dans un contexte de morosité économique, nous nous félicitons que le label Pays d’Oc continue à progresser. » Jacques Gravegeal, président de l’ODG Pays d’Oc, avait le sourire lors de la dernière assemblée générale de son syndicat, ce vendredi 30 janvier, à La Grande-Motte (Hérault).
Lors de la dernière campagne, tous les records ont été battus : avec 6,3 millions d’hectolitres commercialisés, l’IGP Pays d’Oc continue à progresser sur tous les circuits. Sur le marché domestique, qui absorbe 50 % des volumes, les ventes en GD sont encore à la hausse : 1,7 million d’hectolitres soit +8 % en volume et +10 % en valeur. À l’export, idem. Les volumes exportés (2,5 millions d’hectolitres) sont en croissance de 7 % sur l’année 2014. «â€¯Tous les signaux sont au vert », s’est réjouit le président.
Seule ombre au tableau : la pénurie de vins qui menace de brider la croissance. «â€¯Ne pas avoir le sourcing, c’est dramatique. Ça peut tuer une marque », s’est inquiété le président lors de la présentation du rapport moral. «â€¯Quand 89 % des volumes sont commercialisés en vrac, il faut respecter les metteurs en marché », a-t-il rappelé.
UN PARTENARIAT POUR GARANTIR UN SOURCING EN VOLUME ET EN QUALITÉ
Pour sécuriser les développements à venir, l’ODG a donc engagé une vaste réflexion sur le partenariat amont-aval. Les contrats annuels mis en place depuis trois ans n’ont pas eu le succès escompté. «â€¯Ils n’apportent pas de plus-value suffisante par rapport aux partenariats moraux informels qui se sont instaurés entre producteurs et metteurs en marché, analyse Olivier Simonou, de la maison Castel, vice-président d’InterOc. Il faut réfléchir à un nouvel outil de partenariat sur des durées plus longues, capable de garantir un sourcing en volume et en qualité. »
Côté production, les coopératives tout comme les vignerons indépendants ont entamé une réflexion sur le sujet. Plusieurs rencontres ont déjà été organisées pour faire remonter les attentes vis-à-vis de ces futurs partenariats : des prix différenciés selon la qualité, des engagements sur les délais de retiraison, le versement d’une caution au moment des réservations, un prix garanti pour le cabernet-sauvignon afin d’inciter à le planter…
Pour répondre à ces attentes, Maître Louvet, avocat spécialiste du droit des contrats, préconise un outil juridique à tiroir, adaptable aux différents cas de figure. «â€¯Nous allons vous décevoir, a-t-il pourtant prévenu, le contrat ne pourra pas tout reprendre de vos attentes car le droit ne l’autorise pas ». Le chantier s’annonce décidément bien vaste.
Michèle Trévoux La Vigne-Vitisphere
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