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Ardèche Une vigneronne attaque un fabricant de cuves en béton

Publié le vendredi 17 août 2012 - 15h44

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Hélène Thibon, la propriétaire du mas de Libian, en Archède, a perdu deux cuvées après les avoir logées dans une cuve en béton défectueuse. Elle poursuit le fabricant en justice et parle de son affaire pour alerter ses confrères.

Hélène Thibon, la propriétaire du mas de Libian. © J. NICOLAS/MASDELIBIAN.COM

Hélène Thibon, la propriétaire du mas de Libian. © J. NICOLAS/MASDELIBIAN.COM

« Mi-mars, nous avons découvert que la moitié de nos cuvées Bout d’Zan & Khayyâm 2011, soit plus de 41 000 bouteilles, avait été irrémédiablement abîmé par un soutirage dans des cuves en béton brut (pourtant affranchies selon les règles Ribereau-Gayon) fraîchement livrées. »

Ce sont les premières lignes du communiqué de presse qu’Hélène Thibon, du mas de Libian, à Saint-Marcel-d’Ardèche (Ardèche), a adressé à la presse le 16 août. Trois mois plus tôt, elle a annoncé la mauvaise nouvelle à ses clients. Le domaine ne pourra pas livrer la totalité des réservations promises.

L’affaire remonte à décembre dernier. La vigneronne reçoit onze cuves béton qu’elle a commandées quelques mois plus tôt à un fabricant dont elle tait le nom, une procédure judiciaire étant en cours. « Un jour après que nous ayons transvasé nos vins, nous les avons goûtés, nous ne les avons pas reconnus. » L’analyse confirme l’intuition de la vigneronne installée. Les vins ont perdu 50 % de leur acidité totale. Leur pH a augmenté de 0,5 point.

Saisi, le tribunal de grande instance de Privas (Ardèche) a mandaté un expert judiciaire. Les analyses réalisées par ce dernier ont révélé la présence d’aluminium et de silicium dans les vins qui ont séjourné dans les cuves incriminées. « Le vin ne contient pas naturellement d’aluminium », argumente Hélène Thibon, qui a informé la DGCCRF de ses déboires. L’organisme a prélevé des vins pour les faire analyser par son laboratoire de Bordeaux (Gironde). Les résultats, encore confidentiels, seront apportés au dossier qui sera transmis au tribunal.

Les différents résultats d’analyses doivent permettre d’établir si les cuves béton sont bien en cause. Pour Hélène Thibon, il n’y a pas de doute. « Les fabricants de cuve travaillent en flux tendu », estime-t-elle. Ils ne respecteraient pas le temps de séchage. D’autres vignerons auraient d’ailleurs rencontré des problèmes avec les cuves béton.

En attendant, le préjudice pour le mas de Libian est énorme. « Les vins perdus représentent le tiers de notre chiffre d’affaires », indique Hélène Thibon. Les cuves ont coûté 73 000 euros. La jeune femme doit faire face aux nouvelles vendanges avec une cuverie en partie inutilisable. « Heureusement, des vignerons nous ont proposé leur aide, souligne-t-elle. Sans cette catastrophe, nous n’aurions jamais eu conscience de l’extrême solidarité qui nous entoure. »

C. Sa.

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