Bordeaux  Sortie de crise confirmée... à moyen terme

L’assemblée générale de l’interprofession du vin de Bordeaux le 16 juillet a été l’occasion de faire le bilan de la bonne campagne 2011-2012. © C. GOINERE

Dans un contexte général difficile, les vins de Bordeaux tirent leur épingle du jeu. Pour preuve, le pré-bilan de campagne 2011-2012, présenté le 16 juillet, en assemblée générale par Jean-Philippe Code, responsable du service économique du CIVB. Les sorties de vins ont progressé de 6,5 % pour atteindre 5 650 000 hectolitres. Sur les douze derniers mois arrêtés à fin avril, les exportations franchissent la barre des 2 milliards d’euros, en hausse de 28 % par rapport à la période précédente. C’est aussi, et surtout, « un record jamais atteint ».

Les cours du vrac se sont repris

Autre bonne nouvelle : les cours du vrac de l’AOC Bordeaux rouge se sont repris. La moyenne annuelle, tous millésimes confondus, à un mois de la fin de campagne se situe pour cette AOC à 947 euros du tonneau (soit 105 €/hl) contre 897 euros l’année passée (99 €/hl).

Pour la première fois depuis des années, le cours mensuel du Bordeaux AOC rouge a même dépassé les 1 000 euros le tonneau (111 €/hl) sur les deux derniers mois. Georges Haushalter, le président du CIVB, s’est félicité de la mise en place du groupe vrac au sein de l’interprofession qui a permis d’assurer « une meilleure concertation » entre viticulteurs et négociants.

Cela dit, il reste certains bémols. Certes, le marché chinois est porteur, mais « la conjoncture favorable ne dure jamais toujours », a rappelé le président du CIVB. Autre sujet d’inquiétude : « la difficulté à faire avancer certains dossiers de fonds ». Des projets dont l’avancement peut être menacé par « l’immobilisme ou la paresse de certain  ».

Trois chantiers d’avenir à faire progresser

Trois chantiers d’importance sont concernés. Le premier est celui qui consiste à consolider la coopération, un secteur « majeur qui a besoin de progresser encore, de se rationaliser pour être toujours plus attractif pour ses adhérents comme pour ses clients ». Selon Georges Haushalter, les caves coopératives doivent mieux organiser leur offre « plutôt que d’aller vers une concurrence interne exacerbée ».

Deuxième chantier, celui du clairet. Ce marché permettrait d’alléger celui du bordeaux rouge vrac premier prix. Un noyau de négociants serait motivé sur ce projet. Restent des obstacles juridiques et administratifs, liés notamment à la réécriture du cahier des charges de l’AOC Clairet. « Il est important que l’ODG Bordeaux et Bordeaux supérieurs prenne en main le sujet », a lancé Georges Haushalter.

Le troisième dossier concerne le partenariat renforcé avec les grands comptes de la distribution française. Pour ce faire, une équipe compétente formée aux questions de trade marketing devrait voir le jour au CIVB.

C. G.