Publié le mercredi 01 février 2012 - 13h48
En Gironde, les vins de cépage sans IG connaissent un engouement inattendu. Au point que les volumes échangés après 22 semaines de campagne sont largement supérieurs à ceux échangés en Languedoc-Roussillon où l’on favorise, pour le moment, le marché IGP.
Le courtier Éric Échaudemaison estime que le marché des vins de cépage sans IG s'installe en Gironde. © P. ROY
Le courtier Éric Échaudemaison est formel : « Le marché est dynamique. Si cela continue à cette allure, il n’y a aura plus de disponibilité d’ici fin mars. Les producteurs girondins se sont aperçus que le segment des vins de cépage sans IG n’est pas à négliger car il procure un revenu par hectare intéressant. C’est un vrai marché qui s’installe. »
De fait, les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2011, la Gironde a produit 400.000 hectos de vins sans IG sur 3.500 hectares de surfaces contre 100.000 hectos et 1.000 ha pour la récolte précédente. À l’évidence, les vins sans IG font un bond considérable. Les raisons ? « L’Italie et L’Espagne, traditionnellement de gros apporteurs, ont connu une petite récolte 2011. Du coup, le négoce se retourne vers la France et vers Bordeaux qui encourage les viticulteurs à aller vers les vins sans IG afin de désengorger le marché des AOC », indique Yvan Colombel, responsable du pôle vitivinicole à FranceAgriMer Bordeaux.
Plus surprenant encore. En ce début de campagne, la Gironde fait la course en tête devant le Languedoc-Roussillon. Selon les chiffres de FranceAgriMer, les ventes en vrac de vins de cépage sans IG à 22 semaines, pour la campagne 2011/2012, atteignent 118.522 hl en Gironde contre 89.910 hl pour le Languedoc Roussillon.
Faut-il croire que les Bordelais sont en train de piquer des parts de marché aux languedociens ? « Certainement pas. Il y a un décalage avec le Languedoc-Roussillon. La Gironde a démarré plus tôt les contrats de vente. Par ailleurs, le Languedoc-Roussillon doit arbitrer entre IGP et vins sans IG. Pour le moment il favorise les IGP », souligne Bernard Farges, président de l’ODG Bordeaux et Bordeaux supérieur. Et d’ajouter : « Nous assistons à la naissance d’un marché qui constitue une vraie nouveauté. Nous vivons l’année 1 du VSIG. On pourra parler de nouvelles habitudes pour les viticulteurs bordelais lorsque nous aurons plusieurs années de recul. »
Xavier Coumeau, à la tête des courtiers de Gironde, se montre également prudent : « Les vins sans IG sont un marché d’opportunité. L’équilibre reste fragile. Il suffit que les prix du Bordeaux remontent et il y aura moins d’appétence pour les vins de cépage sans IG », lesquels se vendent actuellement entre 55 et 65 €/hl.
C. G.
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