Publié le vendredi 13 février 2015 - 18h08
Pionnier dans la plantation de cépages résistants en France, Vincent Pugibet est en passe d’atteindre les objectifs du plan Écophyto 2018. À cette échéance, il aura en effet réduit de 50 % l’utilisation des pesticides sur son domaine par rapport à 2008.
François et Vincent Pugibet, lors du Sitevi 2013. © B. COLLARD
Alors que le ministre de l’Agriculture vient de revoir à la baisse les objectifs du plan Écophyto 2018, faute de résultats, Vincent Pugibet, du Domaine de La Colombette, dans l’Hérault, annonce, qu’à l’horizon 2018, il aura réduit de 50 % son utilisation de pesticides. Comment ? Grâce à l’introduction à grande échelle de cépages résistants au mildiou et à l’oïdium.
UNE IMPLANTATION RÉUSSIE DE VARIÉTÉS RÉSISTANTES
Depuis 2008, Vincent Pugibet et son père François ont implanté, sur leur domaine, une trentaine de créations variétales différentes de vignes résistantes suisses et allemandes. Non sans mal. «â€¯Il a d’abord fallu mener un combat avec l’administration française pour obtenir le droit d’expérimenter. Nous avons épluché tous les textes et démontré que, contrairement à ce qu’on nous affirmait, rien ne s’opposait à cet essai. Le plus incompréhensible, c’est d’être obligé de se battre pour faire avancer un dossier déterminant pour la réduction des pesticides », proteste Vincent Pugibet.
Cette implantation à grande échelle a permis de retenir une dizaine de variétés adaptées au vignoble languedocien.
Aujourd’hui, le Domaine de La Colombette compte 30 ha de cépages résistants, soit 25 % de la superficie totale du domaine. «â€¯Nous plantons 10 ha chaque année. En 2018, nous aurons la moitié de notre vignoble en cépages résistants », annonce le vigneron. Jusqu’ici, ces vignes n’ont reçu aucun traitement.
«â€¯Certaines variétés présentent une légère sensibilité sur leurs feuilles en fin de saison, ce qui peut nuire à la maturation. Nous envisageons de traiter une à deux fois par an ces cépages », précise Vincent Pugibet.
UNE VALORISATION SATISFAISANTE
Commercialisées en vin de France sous la marque Au Creux du Nid, les bouteilles issues de ces variétés sont bien valorisées (8 €/col). Elles sont distribuées via le réseau des cavistes, notamment chez Jacques’Wein-Depot en Allemagne et Nicolas en France. Pour la troisième année consécutive, elles ont décroché la médaille d’or au concours des Piwi (vins issus de cépages résistants).
Ces bons résultats commencent à faire des émules. L’an dernier, Vincent Pugibet, qui distribue en France les variétés résistantes d’un sélectionneur suisse, a fourni des plants pour 10 ha environ, essentiellement dans le Sud-Ouest.
«â€¯Cette année, nous avons des demandes pour 50 ha. Nous ne pourrons pas tout fournir. »
Parallèlement à cette activité de distributeur, le Domaine de La Colombette s’est lancé dans la sélection de variétés résistantes. «â€¯Nous avons effectué une cinquantaine de croisements pour près de 10.000 pépins qui seront mis en germination dans les prochains jours. Nous investissons pour produire du plant et accélérer la sélection. » Les premières sélections sont attendues d’ici trois à quatre ans.
Michèle Trévoux La Vigne - Vitisphere
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