Publié le lundi 02 février 2015 - 17h32
Les négociations sont serrées en ce moment entre la grande distribution et les gros opérateurs de vins de Loire rencontrés sur le Salon des vins de Loire, à Angers, qui fermera ses portes mercredi soir. En cause, une hausse des prix du vrac.
Le salon des vins de Loire se tient à Angers jusqu'au 4 février.,
« Généralement, il y a des clients avec lesquels on signe après un seul rendez-vous. Cette année, il en faut deux,trois voire quatre. » Raphaël Boileau l’avoue sans ambages : « Mes négociations sont serrées en ce moment avec la grande distribution. Un marché qui représente les deux tiers des ventes de vins de Loire, avec des appellations pour lesquelles la demande est soutenue, comme le cabernet d’anjou, le touraine sauvignon, le crémant de Loire, le saumur champigny. »
Le directeur général du négoce Joseph-Verdier (à Montreuil-Bellay, dans le Maine-et-Loire) peine à faire passer les augmentations de prix sur le vrac provoquées par deux faibles récoltes et des marchés porteurs. « Sur certains produits, comme le cabernet d’Anjou ou le Touraine sauvignon, on est rendu à un plafond », insiste Raphaël Boileau, dont l’entreprise réalise 20 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 66 % en vins de Loire.
Même son de cloche chez Alliance Loire, le groupe coopératif qui affiche 42 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014. « Les stocks sont faibles, la demande est forte. C’est mécanique : les cours augmentent, souligne Jean-Marc Fontaine, le directeur général. Les négociations sont en cours, mais c’est tendu. Cela dit, nous écoutons ce qu’ils nous disent, car ils sont aussi un peu la voix des consommateurs. »
« Le problème, c’est que les acheteurs ont la mémoire courte. Nous avons accepté de ne pas trop augmenter les prix en 2012-2013, alors qu’on avait perdu du volume. Il faudrait qu’ils se souviennent des efforts que nous avons faits », souligne, anonyme, un gros opérateur.
Du côté de la production, des responsables professionnels appellent à la prudence. « Chacun est libre de vendre au prix qu’il veut. Mais je veux quand même mettre en garde sur une hausse démesurée des cours, qui détournerait les consommateurs de notre produit. Par ailleurs, nous avons déjà connu des années avec de fortes hausses, puis des chutes, tout aussi fortes... Le pire pour une AOC, c’est le yo-yo », prévient Patrick Vadé, président du Saumur champigny.
« Je crois que nous sommes dans une année cruciale. Si nos tarifs passent et si les consommateurs acceptent la hausse, nous aurons fait un grand pas pour la Loire », conclut Jean-Marc Fontaine.
En attendant, il faut signer…
Patrick Touchais
La Vigne - Vitisphere
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