Blaye Les vignerons font leur cinéma sur le web

Jessica Aubert, du château Nodot, à Saint-Christoly-de-Blaye, en Gironde, est intarissable sur son vin et ses projets dans l’épisode de la web-série « Blaye Friday »qui lui est consacré.

Depuis le 20 septembre, un nouvel épisode de la web-série « Blaye Friday » est à découvrir chaque vendredi sur la page d’accueil du site de vente en ligne boutique.vin-blaye.com lancé par le syndicat fin septembre.. « Nous voulons montrer que derrière chaque porte de château, il y a un vigneron qui a sa propre histoire », indique Michaël Rouyer, directeur de l’ODG Blaye Côtes de Bordeaux, qui réunit 700 viticulteurs, 430 propriétés, 6 500 ha et 35 millions de cols.

Entre mars et août dernier, l’agence Médiacrossing a tourné trente-six épisodes de trois minutes. Pour la circonstance, elle a fait appel à une jeune comédienne, Aurélie Désert, de la compagnie de théâtre Bordeaux improvisation professionnelle.

RACONTER SON PARCOURS

Aurélie part sur son scooter peint aux couleurs de l’appellation Blaye, à la rencontre d’un viticulteur. Devant la caméra, ce dernier explique son parcours, l’histoire de la propriété, son vin, tout en donnant des conseils de dégustation.

Actuellement, le château Mondésir-Gazin est à l’affiche. Marc Pasquier, le propriétaire du château, y raconte qu’il doit son nom aux deux coteaux dont il est l’assemblage. Les internautes qui passent commande de ce vin bénéficient d’un cadeau. En l’occurrence, un exemplaire de la bande dessinée « Châteaux Bordeaux ».

PARI PÉDAGOGIQUE

Pour faire leur cinéma, les viticulteurs n’ont rien déboursé. L’opération est financée par le budget promotion et communication du syndicat global doté de 600 000 euros pour 2013.

Reste qu’il n’est pas aisé de faire jouer les viticulteurs. « Certains passaient pour la première fois devant une caméra. Même si ce n’est pas simple pour eux, cela leur permet d’apprendre à se vendre, à communiquer sur leur domaine. Il y a là un pari pédagogique. On leur a laissé la parole. Il n’y a eu aucune censure », jure Michaël Rouyer.

Jessica Aubert, elle n’a pas été gênée. « Les acheteurs en ligne veulent découvrir ce qu’il y a derrière une étiquette. Ils veulent comprendre notre métier, nos vins. Ils sont friands d’explications », estime-t-elle. Pendant toute une matinée de tournage en mai dernier, elle s’est prêtée au jeu. Face à la caméra et à Aurélie Désert, elle a été intarissable sur son vin et ses projets.

DEUXIÈME SAISON

Il y a cinq ans, cette diplômée d’un master en finances internationales a repris la propriété familiale, le château Nodot (8 ha, 300 hl), à Saint-Christoly-de-Blaye, en Gironde. À peine arrivée, elle décide de donner un autre tournant à la propriété. Alors que les vins étaient écoulés en vrac, elle se lance dans la bouteille, qui représente aujourd’hui 20 % de ses ventes. De même elle mise sur l’œnotourisme et les 600 visiteurs qui viennent chaque année découvrir le chai musée des années 1900 en état de marche.

À la comédienne, elle a parlé avec passion de son vignoble en biodynamie ainsi que de la préservation de la faune et la flore. Lorsque le reportage sur son château sera diffusé sur internet, Jessica Aubert pourra récupérer la vidéo et l’incorporer sur son propre site.

Le syndicat annonce d’ores et déjà le tournage de la deuxième saison de la série l’an prochain.

Colette Goinère