Publié le mercredi 24 avril 2013 - 11h29
Menés par Frédéric Rouanet, le tout nouveau président du Syndicat des vignerons de l’Aude, des viticulteurs de l’Aude et des Pyrénées-Orientales ont investi ce lundi 22 avril les jardins de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), à Carcassonne. Leur revendication : l’obtention de droits au paiement de base pour la viticulture, une option non retenue à ce jour par les représentants nationaux de la filière.
La colère gronde dans le Midi viticole. En cause : l’exclusion de la viticulture des droits au paiement de base (DPB). Ces DPB sont appelés à succéder aux DPU lors de la prochaine OCM prévue pour 2014. Les organisations professionnelles viticoles et le gouvernement n’en ont pas voulu. Or, des vignerons du Midi touchent des DPU. Ils craignent donc de perdre ces aides.
Ce lundi 22 avril, une soixantaine de viticulteurs de l’Aude et des Pyrénées-Orientales ont manifesté leur désaccord avec la position des instances nationales. Ils ont envahi les jardins de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) à Carcassonne (Aude) pour réclamer un rendez-vous au ministère de l’Agriculture.
« En Languedoc-Roussillon, la viticulture reçoit aujourd’hui 6,2 millions d’euros par an au titre des DPU. Pour le seul département de l’Aude, 18 000 ha sont concernés pour un montant de 2,6 millions d’euros. Il est hors de question de renoncer à cette aide. Nous sommes une des régions de France où les rendements sont les plus faibles. Dans l’Aude, le revenu à l’hectare se situe entre 2 000 et 3 500 euros. Cette aide européenne est vitale pour maintenir un revenu décent », martèle Frédéric Rouanet, viticulteur à Pépieux et élu président du Syndicat des vignerons de l’Aude le 21 mars dernier.
Autre argument avancé pour défendre le maintien de cette aide : « L’Espagne l’a demandée. Cela va créer une distorsion de concurrence sur le segment très concurrentiel des entrées de gamme, majoritairement produits dans notre région. »
Enfin, le tout nouveau président fait valoir qu’en excluant la viticulture de cette aide, on la prive également des aides au verdissement accordées par l’Europe. « Nous sommes très attachés à l’environnement. Nous souhaitons bénéficier de ces mesures », poursuit Frédéric Rouanet.
Le discours a été entendu. Les manifestants ont obtenu un rendez-vous au ministère de l’Agriculture le 6 ou le 7 mai prochain.
Michèle Trévoux
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