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archiveXML - 1998

De la tension dans l'air

La vigne - n°91 - septembre 1998 - page 0

Nous ne sommes pas assez dynamiques. On ne se voit qu'une fois par an. C'est toujours agréable pour mieux se connaître mais il faudrait penser à travailler! Notre budget est triste, nos opérations aussi. Comment prépare-t-on l'an 2000? Quelles actions peut-on mettre en place? Voilà de vraies questions que l'on n'aborde pas. Lors de cette assemblée générale ordinaire de la Fédération nationale des producteurs et élaborateurs de crémant, qui se tenait au château Pécauld, à Arbois (Jura), le président de la cave de Limoux (Aude) a mis très rapidement les pieds dans le plat.' Il y en avait besoin, cela aurait dû arriver avant. Cette structure a le mérite d'exister mais elle ronronne ', renchérit un représentant du Jura. La tenue de l'assemblée générale en a été l'illustration. Premier point : une plaquette d'information. Tirée à 50 000 exemplaires (1 F HT/pièce), elle a été distribuée au grand public dans des supermarchés Auchan. C'est la première action de communication de cette fédération créée en 1982. Surprise (mauvaise) : des représentants de différentes régions en découvrent le contenu lors de la réunion! En tribune, le président du Jura fait état de sa stupéfaction : manifestement, le texte et la photo présentant le crémant local ne lui conviennent pas.Deuxième point : les conditions de production. Le débat s'emballe sur l'utilisation des cagettes percées pour la récolte. La plupart des représentants découvrent comment cela se passe chez leurs collègues. Parfois, elles sont utilisées, parfois non... Ubuesque. Bien entendu, il aurait été trop simple de présenter un document récapitulatif reprenant crémant par crémant, les différentes conditions de production (rendements, mode de ramassage, durée de vieillissement sur lattes...) et les points sur lesquels l'harmonisation est envisagée. C'est l'opacité. ' Certains y ont intérêt ', nous expliquent les représentants de plusieurs vignobles.... L'Alsace, qui à elle seule réalise la moitié des volumes des crémants de France, est visée. ' Il faudrait aussi des élections... ' En effet, curieusement, les différents délégués ne savent même pas quand le présent mandat du président Dopff (Alsacien) se termine... Il est en place depuis le début.Troisièmement : une commission d'enquête sur les crémants existe à l'Inao. ' Il est intolérable qu'aucun membre de notre fédération n'en fasse partie ', s'insurge le président dans un élan syndical. Le plus petit travail préparatoire aurait permis de savoir que pour appartenir à une commission d'enquête de l'Inao... il faut être membre de l'Inao. CQFD. Ce qu'a dû rappeler le représentant régional de l'Institut. Cette commission, qui existe depuis quelques années, n'aurait encore donné suite à aucun dossier.Dernier élément de tension (du moins pour ce jour-là) : l'organisation du concours. C'est en effet un rendez-vous fort de cette fédération, avec 373 échantillons dégustés cette année. L'anonymat n'étant pas totalement assuré avec les bouteilles de forme spéciale, il avait été décidé d'opérer des transvasements (!) avant de présenter les produits aux tables des jurys. ' Ineptie, incompatible avec la qualité ', se sont insurgés les oenologues présents dans la salle. Du coup, ce samedi 5 septembre, les bouteilles à forme spéciale ont été débouchées dans une salle à part et les verres apportés sur les tables.' Notre fédération doit exister mais il faut passer la vitesse supérieure à travers un vrai calendrier de réunions de travail ', conclut un professionnel. Il est vrai qu'avec la lutte autour de l'affaire Codorniu (société espagnole utilisant la mention ' crémant'), la fédération semblait avoir une vie à travers cet ' ennemi commun '. Ce n'est plus le cas aujourd'hui.

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