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Beaujolais  La production boycotte l’interprofession

Publié le vendredi 03 juillet 2015 - 11h49

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Les représentants de la viticulture ont boycotté le conseil d’administration d’Inter Beaujolais le 1er juillet. Ils entendent mettre l’accent sur «â€¯l’échec du dialogue interprofessionnel » avec le négoce. Pour ce dernier, la situation vient d’une crise de représentativité… des ODG.

Dans le vignoble du Beaujolais, les représentants de la production ont pratiqué la politique de la chaise vide lors du conseil d’administration de l’interprofession. © J.-F. MARIN

Dans le vignoble du Beaujolais, les représentants de la production ont pratiqué la politique de la chaise vide lors du conseil d’administration de l’interprofession. © J.-F. MARIN

Le Beaujolais n’en finit plus de se déchirer. Après le départ des crus de l’Union des vignerons du Beaujolais et la fin annoncée de cette dernière (voir notre encadré), une nouvelle crise est apparue, cette fois au sein de l’interprofession.

Le 1er juillet, les représentants de la production, qu’ils soient issus des beaujolais, des villages ou des crus, ont boycotté le conseil d’administration d’Inter Beaujolais. À la place, un communiqué a été lu dans lequel les vignerons mettent l’accent sur «â€¯l’échec du dialogue interprofessionnel qui ne nous permet pas de dégager une stratégie commune […]. Nous sommes en désaccord avec le budget 2015-2016, largement déficitaire (de 800.000 € selon nos informations) et qui fait apparaître des coupes sombres sur les actions de promotion ».

DES COUPES CONTESTÉES DANS LE BUDGET

Les producteurs font notamment référence à la réduction par deux du budget promotion en GD, ou encore au recul du soutien aux Beaujolympiades, organisées à Lyon par les jeunes agriculteurs pour le déblocage du primeur. «â€¯D’autres interprofessions agissent différemment. Il faut modifier notre fonctionnement, nos propositions n’ont jamais été entendues par le négoce et par la direction d’Inter », estiment-ils.

Des attaques que Philippe Tranchand, président de l’Union des maisons de vins Beaujolais-Mâconnais, met sur le compte «â€¯d’une crise de représentativité des ODG vis-à-vis de leur base ; ils sont un peu perdus. Nous ne sommes pas contre le changement, mais que l’on nous présente un plan stratégique. Cela n’a pas été le cas jusqu’alors. Par ailleurs, si les actions de promotion n’avaient pas été réduites, le budget aurait été davantage déficitaire. Enfin, quand on nous parle d’actions interprofessionnelles de promotion en faveur de la vente directe, le négoce a le droit de ne pas être d’accord… »

Il semblerait que les tensions, qui existaient depuis de longs mois, aient été exacerbées par la situation des marchés du vrac, notamment en beaujolais et beaujolais-villages. Des volumes échangés faméliques alliés à des cours très bas ont tendu les relations entre production et négoce. La dénonciation de contrats, annuels ou pluriannuels, par certains négociants a mis le feu aux poudres.
Une réunion de conciliation est prévue le lundi 6 juillet. La température va-t-elle baisser ? À suivre.

Vers la fin programmée de l’UVB
En décembre dernier, l’ODG des crus du Beaujolais annonçait sa volonté de se retirer de l’Union des vignerons du Beaujolais pour reprendre sa gestion en propre. Depuis, le sort de l’UVB était en suspens puisque seul l’ODG beaujolais et beaujolais-villages continuait de lui confier sa gestion. Mais celui-ci a également décidé de voler de ses propres ailes et ce dès la fin de l’année. «â€¯C’est un choix par défaut, constate le président de l’ODG, Sébastien Coquard. La situation, née de la rupture avec les crus, devait trouver un terme. Les élus ont choisi. » L’UVB doit désormais réfléchir à sa propre restructuration «â€¯uniquement sur les services suivants : commission commerciale, ventes de capsules, structure porteuse du plan collectif de restructuration », précise un communiqué.
Délestée de ses tâches syndicales, l’UVB voit son budget amputé d’au moins 220.000 euros de financement assurés par les ODG. Des licenciements paraissent donc inévitables dans la structure qui compte neuf salariés. Une page se tourne en Beaujolais.

D. B.
La Vigne  - Vitisphere

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