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Après le ' déluge ', les vignobles ont la tête hors de l'eau

La vigne - n°122 - juin 2001 - page 0

Maintenant que le soleil a fait son retour, nombreux sont ceux qui ont oublié les contretemps survenus cet hiver à cause de la pluie. Pourtant, elle a marqué les mémoires et peut-être même le millésime.

De la pluie, toujours de la pluie. Cela a commencé en novembre et a duré jusqu'en mai. Ces records de pluies ont eu des conséquences sur le moral des vignerons. Les travaux d'hiver ont été retardés, voire annulés, tandis que des maladies et des ravageurs peu habituels se sont développés. Toute cette eau a contribué à maintenir des températures douces. Les moyennes mensuelles ont parfois été supérieures de 2 à 3°C à la normale. Mais c'est la pluie qui a battu tous les records. La France a enregistré presque deux fois sa pluviométrie habituelle durant la période hivernale. Le nombre de journées pluvieuses a été très important. Retour sur un hiver exceptionnellement humide. En novembre, on a enregistré vingt-cinq jours de pluie à Bordeaux. Ce mois a amené deux à trois fois plus de précipitations que la normale. En décembre, sur une grande moitié nord de la France, on a observé un surplus allant jusqu'à dix journées de pluies. Déjà, la prétaille avait été retardée. Début décembre, en quatre jours, il est tombé 315 mm d'eau à Barnas (Ardèche), le 22 décembre, 126 mm à Cucugnan (Aude). Entre les averses, la seule opération qui pouvait bien se dérouler était la taille. Les vignerons se retrouvaient le bec dans l'eau dès qu'ils envisageaient de sortir leurs tracteurs pour travailler les sols ou faire les traitements. En Alsace, on enregistrait pourtant des records de douceur, tandis que dans le Gard, c'était des records de froid. D'ailleurs, il est tombé plus de 50 cm de neige dans l'arrière-pays du Var, fin février.Mars a vu plus de vingt jours de pluie en Charente, en Bourgogne et dans le Centre, et un surcroît de ' seulement ' quatorze jours en Alsace. La hauteur des précipitations a aussi été largement excédentaire. ' Les vignerons ont couru après le temps ', raconte un professionnel. Tout était prêt pour désherber, sauf les sols saturés d'eau. Tous n'ont pas eu l'occasion ni la patience d'attendre qu'ils se ressuient entièrement. Le mois de mars a aussi été marqué par un manque d'insolation : 75 heures de soleil en moins dans la vallée de la Loire, le Centre et l'Alsace. Au mois d'avril, les pluies ont seulement épargné le Sud. Mais la pluviométrie a de nouveau été deux à trois fois supérieure à la normale dans l'Aube, la Bourgogne, la vallée de la Loire et la Dordogne. La vigne a fortement ralenti son rythme de croissance car les températures sont restées basses. L'incubation du mildiou a été bloquée. L'alternance de pluie et de vent a gêné le bon déroulement des traitements. Nombreux de ces derniers se sont d'ailleurs avérés inutiles. Malgré la gêne causée par les pluies, certains vignerons avouent : ' Un traitement mal fait vaut mieux qu'aucun traitement. ' Malgré toutes ces trombes d'eau, la vigne est peut-être l'une des cultures qui a le moins souffert. Rien à voir avec les retards de semis en grandes cultures, ou les parcelles de salades inondées. Avec le retour du soleil, le moral des vignerons est revenu au beau fixe. La vigne ne s'en porte pas plus mal non plus. Si seulement le gros nuage noir qui plane au-dessus des marchés pouvait se dissiper aussi rapidement...

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