ImprimerLa taille va plutôt bon train et l'avancement des travaux permet, dans certaines régions, d'entreprendre les traitements d'hiver dans de bonnes conditions.
L'hiver a jusqu'à présent été plutôt clément. Les travaux d'hiver ont donc bien avancé. ' Nous n'avons eu qu'une semaine de neige. La taille s'est faite rapidement. Dans le Mâconnais, beaucoup de vignes sont déjà pliées ', annonce Didier Sauvage, de la chambre d'agriculture de Saône-et-Loire, au début du mois de février. Dans le Jura, les vignobles n'ont été enneigés que quelques jours. En Alsace, la température descend de quelques degrés en dessous de zéro pendant la nuit, mais sans gel sévère. ' Nous n'avons pas eu d'hiver, sauf une semaine en décembre, un peu plus rigoureuse. Le retour du froid nous rassure ', ajoute Christelle Rinville, du Comité interprofessionnel du vin de Champagne. Les vignerons champenois sont en pleine prévision pour leur stratégie de désherbage puisque dans les parcelles à taille basse, le désherbage de prélevée doit être achevé avant mi-février. La dernière semaine de janvier ayant été pluvieuse, le retour début février d'un froid sec est de bon augure...En Anjou, si la taille n'est pas en retard, quelques épisodes de pluie ont gêné le travail du sol et les traitements d'hiver. En pays nantais, la taille a avancé plus vite que la normale, profitant de conditions climatiques plutôt douces. Le Var a subi des précipitations importantes. Plus de 100 mm en janvier ont même provoqué des inondations à Hyères. ' Jusqu'à présent, l'herbe n'avait pas poussé mais avec la pluie, on assiste aux premières levées. La question se pose donc de savoir si l'on va appliquer dès maintenant un herbicide de prélevée, mais dans ce cas, il faudra faire une deuxième application ultérieurement, ou alors si l'on retarde l'application le plus possible afin de n'en faire qu'une seule. Ce sera sans doute cette dernière solution qui sera la plus choisie ', ajoute René Bernard, de la chambre d'agriculture du Var. Par ailleurs, les plantations commencent dans les régions méditerranéennes. Dans le Var, on plante surtout du grenache, en raison des problèmes de mortalité sur syrah.Beaucoup de conseillers viticoles ont noté une pression d'esca assez importante l'année passée. En Champagne par exemple, de nombreuses parcelles avaient dépassé le seuil d'intervention de 40 ceps par hectare De ce fait, les traitements d'hiver sont commencés ou, du moins, programmés dans beaucoup de vignobles. Dans le pays nantais, l'avancement des travaux va permettre de positionner des traitements contre l'esca et l'excoriose.En Saône-et-Loire, la météorologie de début février est favorable aux traitements d'hiver. Dans le Gers, où la taille est presque achevée et où les vignerons ont commencé à lier, les traitements à l'arsenite sont également plus fréquents que les années précédentes.' Les traitements ne sont pas encore commencés, mais les gens se sont préparés, ils ont taillé plus tôt les parcelles atteintes. Globalement, la pression de l'esca a été assez forte, surtout sur des parcelles de savagnin et de trousseau, cépages sensibles ', constate Marie-Colette Vandelle, de la chambre d'agriculture du Jura. A Bergerac, la pression d'esca n'était pas significativement plus forte que les années précédentes. En revanche, l'attaque d'excoriose est importante. ' Le mois d'avril 1998 a été frais. De ce fait, la végétation a peu poussé et l'excoriose a pu s'implanter rapidement. Pour ceux qui ne feront pas de traitements d'hiver contre l'excoriose, il faudra prévoir un traitement de printemps au stade D, soit avec un produit de contact, soit avec un produit contenant du fosétyl ', explique Cécile Laval. Mêmes échos en Gironde, dans les secteurs de Bourg et Fronsac, où l'excoriose est également forte. Mais les vignerons y ont une autre préoccupation. A la suite de l'identification de symptômes de flavescence sur certaines parcelles, ils sont actuellement dans l'attente de la délimitation du secteur de lutte obligatoire.