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Une date clé, la sortie des foyers primaires

La vigne - n°119 - mars 2001 - page 0

Lorsque le mildiou s'annonce très agressif, il faut démarrer la protection avant la sortie des foyers primaires.

Au début du printemps, les services régionaux de la Protection des végétaux placent, à intervalles réguliers, des oeufs de mildiou en chambre d'incubation. Lorsqu'ils germent en moins de 24 heures, ils sont décrétés mûrs ; l'épidémie peut commencer. Dans le Midi, cet événement se produit avant l'éclatement du bourgeon. Tous les ans, le mildiou est prêt dès que la vigne entre dans sa période de sensibilité. En revanche, dans les régions atlantiques et septentrionales, il arrive que des feuilles soient déjà étalées lorsque les oeufs parviennent à maturité. Le début de la période de risque s'en trouve décalé d'autant.Ensuite, l'épidémie démarre à la faveur d'une pluie tombant par une température d'au moins 10 à 11°C et suffisamment nourrie pour qu'elle provoque des éclaboussures. Les oeufs sont alors projetés sur les feuilles les plus basses. C'est la contamination primaire. Elle se déroule dans une discrétion totale. Elle mettra au moins une dizaine de jours à se manifester sous la forme des premières taches d'huile qui révéleront les foyers primaires. Par temps frais, il faudra jusqu'à trois semaines. Inutile de protéger la vigne contre ces premières infections. Elles sont trop limitées pour entraîner de quelconques dégâts. En revanche, il faut s'intéresser de très près à leurs conséquences. Dans les vignobles méridionaux, en temps normal, la lutte démarre après la découverte des premières taches d'huile. Mais lorsque le risque est très élevé, il faut impérativement intervenir avant leur apparition. Ainsi, si leurs oeufs devaient être dispersés par une nouvelle pluie, ils tomberaient sur des feuilles couvertes de fongicides. On évite tout repiquage. Ce principe est la règle dans les vignobles septentrionaux où l'exception consiste à attendre, les années de faible risque, que les foyers sortent. Tout l'art des conseillers et des services d'avertissement consiste donc à prévoir cette date d'apparition des foyers. Ils essaient de viser au plus juste dans le double but de répondre à l'exigence de limiter les traitements et d'être efficace. En effet, une application réalisée au plus près de la sortie des taches n'aura pas le temps d'être diluée par la végétation en croissance. En contrepartie, à vouloir trop se rapprocher de la date estimée de la sortie, on se met à la merci du moindre incident ou imprévu. Que le temps soit plus doux qu'annoncé et les taches apparaîtront avant que l'on ait le temps de réagir. Qu'il pleuve avec un ou deux jours d'avance et l'on se trouvera dans l'impossibilité d'accéder à certaines parcelles. Pour éviter de tels incidents, il faut se ménager une marge de sécurité qui ne devra pas dépasser quelques jours, faute de quoi les taches pourraient surgir en fin de rémanence du premier antimildiou. On aurait alors atteint l'inverse du résultat espéré car en traitant trop tôt on aurait laissé au fongicide le temps de se dégrader ou de se diluer dans la végétation. Viser juste n'a jamais été simple.

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