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éditorial

On croit rêver !

Par Bertrand Collard, rédacteur en chef de La Vigne - La vigne - n°222 - juillet 2010 - page 5

Tous les goûts sont dans la nature. Une étude australienne nous le rappelle. Elle montre que les professionnels préfèrent les rouges puissants, quand les consommateurs en pincent pour des vins fruités, avec un peu de douceur. Cette étude est un argument de plus en faveur des vins de France. A la différence des AOC ou des vins de pays, aucun d'entre eux n'aura jamais à obtenir l'aval d'un jury de professionnels pour aller sur le marché ou pour y rester. Ils n'auront qu'un juge : le consommateur, à qui ils devront plaire.

L'étude australienne montre aussi que les consommateurs n'ont, eux-mêmes, pas tous les mêmes goûts. Justement, la grande liberté autorisée pour la production des vins de France permettra de composer tout un éventail de cuvées. De quoi satisfaire tous les palais. Et comme les premières transactions entre la production et le négoce se sont conclues à des prix satisfaisants, tout semblait aller pour le mieux.

Eh bien non ! Deux polémiques sont venues ternir les choses. L'une semble éteinte, l'autre pas. Certains, profitant du fait que les rendements sont libres pour les vins de France, en ont déclaré jusqu'à 1 500 hl/ha. Ils ont transféré des excédents de vins d'appellation. Le pire dans cette histoire, c'est la réponse des Douanes et des Fraudes aux organisations professionnelles lui demandant de prendre des sanctions : « On ne peut rien faire, car les rendements sont libres. » On croit rêver ! Comme si un citoyen n'était pas tenu de faire des déclarations sincères à l'administration ! Ces fausses déclarations permettent à leurs auteurs de vendre plus de vins que leurs voisins. Si on n'y met pas fin rapidement, elles empoisonneront la vie des vignobles.

La seconde polémique - éteinte, celle-là - a porté sur l'utilisation de l'expression « Vin de France ». Il était entendu pour tout le monde que ce serait une mention d'étiquetage. L'Anivin en a fait son accroche de communication, laissant croire qu'elle représentait toute l'offre française. Les interprofessions d'appellation ont vu rouge. Elles, qui ont longtemps refusé de travailler sous la bannière tricolore, lui ont rappelé que leurs vins, aussi, étaient de France. Une révélation tardive, mais bienvenue.

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