L'ITV a profité du Sitévi pour rappeler au ministre son financement chaotique. Une banderole était fixée au stand pour avertir le grand public.
Depuis des mois, l'ITV s'empêtre dans des difficultés de trésorerie. Les trois quarts de ses recettes provenaient des subventions versées par l'Anda. Cette agence a été dissoute fin 2002, l'Adar l'a remplacée. Son premier conseil d'administration ne s'est réuni que le 2 décembre. Il n'a rien fait d'autre qu'élire son président ! L'Institut subit les tourments de cette transition qui s'éternise. Le 3 décembre, il n'avait pas obtenu le solde que l'Anda lui devait pour 2002, soit 487 000 euros sur une enveloppe de 6,1 Meuros. Ne voyant rien arriver et recevant avec retard sa dotation 2003, la direction s'est tournée vers ses banquiers. Ils lui ont accordé 1 Meuros de découvert jusqu'au 31 décembre.
Jean-Mary Tarlant, président de l'ITV, a expliqué cette situation insupportable au ministre de l'Agriculture, venu inaugurer le Sitévi à Montpellier. Pour sa première halte, Hervé Gaymard fut accueilli sous une banderole ' ITV menacé, filière en danger '. ' Malheureusement, nous avons du mal à bâtir une réflexion stratégique. Tous les trois mois, nous nous battons dans nos difficultés financières ', lui a expliqué Jean-Mary Tarlant. Le ministre a voulu le rassurer : ' J'ai obtenu un arbitrage favorable à Matignon pour le déblocage du solde Anda. (...) Il ne fait aucun doute que la recherche est un enjeu majeur pour votre filière et qu'il faut la booster. ' Avis aux organisations réticentes à mettre la main à la poche !
Puis, au moment de quitter son hôte, Hervé Gaymard fut interpellé par Denis Caboulet, représentant de l'intersyndicale. Il lui a expliqué la revendication du personnel de l'Institut : pour éviter tout licen- ciement, il demande que l'Etat soutienne la trésorerie de l'ITV, le temps que la filière s'organise. ' Selon les projections, la dotation pour 2004 sera de 20 % inférieure à celle de 2002 , a prévenu Denis Caboulet. Cela signifie la suppression de dix à quinze postes. Leur expérience et leur expertise seront perdues. Il faudra plusieurs années pour la reconstituer. ' Le lendemain, les salariés se sont adressés au public d'Euroviti.
Jean-Noël Pascal, leur représentant, a insisté sur la minceur du budget de l'ITV : 8,3 Meuros en 2002. Soit l'équivalent d'une chambre départementale d'agriculture, ou quatre fois moins que l'Institut technique des céréales, filière dont le chiffre d'affaires est pourtant voisin de celui de la viticulture. La filière viticole peut-elle continuer ainsi ? Le 4 décembre, l'Onivins devait poser la question à ses responsables professionnels. L'Office les convoquait à une présentation du rapport du ministère, qui appelle les coopératives, les négociants et l'interprofession à participer à l'effort de recherche. Sûrement une occasion de rappeler la position du ministre.