Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 2003

Conviviales Muscadines

La vigne - n°145 - juillet 2003 - page 0

Depuis deux ans, l'interprofession des vins de Nantes organise un festival de chant, intitulé les Muscadines. Cette année, il fut consacré à Brassens.

Que vienne le temps Du vin coulant dans La Seine! ', chantait Brassens dans Le Vin. Pendant le week-end de la Pentecôte, on y était presque. A quelques centaines de mètres du fleuve, les antiques Arènes de Lutèce et le quartier de la Contrescarpe - un Montmartre bis - accueillaient les Muscadines, un festival de chant choral. Il ne s'agit pas d'un spectacle où le public se contente d'applaudir : il chante avec les chorales ! Un carnet de chansons de Georges Brassens a même été imprimé à 3 000 exemplaires afin qu'il puisse participer.
Le Conseil interprofessionnel des vins de Nantes (CIVN), organisateur de la manifestation, n'en est pas à son coup d'essai. ' En 2000, nous avions créé Les Noces, un opéra de rue interactif, où les spectateurs chantaient avec les choristes ' , raconte Christian Chabirand, son directeur. Cet opéra a été donné à Nantes, à Paris et à Londres. Comme avec les Muscadines, il s'agissait de transmettre ' les valeurs du muscadet sur lie : convivialité, joie de vivre, un certain élan populaire. L'objectif étant de fournir un moteur à notre communication ' . En l'occurrence, le vin qui fait chanter la ville et la vie.
En 2002, lors de la première édition des Muscadines, qui avait lieu aux Arènes de Lutèce, 350 choristes étaient venus interpréter Charles Trenet.

Cette année, le festival s'est déroulé en deux temps : d'abord à Nantes, le samedi 3 mai, pour fêter le nouveau millésime du muscadet sur lie, puis à Paris, les 7, 8 et 9 juin.
A Nantes, des calèches animées par des duos ou des trios chantants ont défilé sur le marché de Talensac, accompagnées de rouleurs de barriques. Le cortège s'est rendu jusqu'à la Cité des congrès, où des groupes professionnels (Spécimen, le trio Verbier-Bonnefon-Salinier...) et des chorales d'amateurs se sont produits. Plus de trois mille personnes ont assisté à ce concert. Le lendemain, onze caves ont été investies par des choristes. Leurs concerts furent accompagnés de dégustations, car chanter donne soif.
A Paris, il en fut tout autrement, la mairie a prêté les arènes, mais interdit qu'on y serve du vin, par respect de la loi Evin. ' C'est une grande frustration, regrette Christian Chabirand. D'ailleurs, une pétition circule pour que l'an prochain, la dégustation soit permise. On vit une époque néoprohibitionniste ! ' Pour déguster, il fallait se rendre dans les stands Muscadines du quartier, ou dans l'un des 60 restaurants, cafés ou cavistes animés pour l'occasion. Dans les restaurants labellisés, on pouvait même assister à des récitals encadrés par le CIVN.
En progression depuis l'an dernier, l'édition parisienne a reçu 500 choristes de toute la France. Une chorale a même fait le voyage depuis Moscou. Plus de 12 000 spectateurs ont écouté des amateurs passionnés, mais également des professionnels tels Sam Alpha - l'interprète de Brassens en créole - et Joël Favreau, guitariste accompagnateur fidèle du poète.
Pour les amateurs, l'enjeu était double : à la fois participer au concours national d'interprétation de chant choral - dont le trophée du Grand Choeur a été remis au groupe ' Pass'moi l'sol ', de la région nantaise - et suivre les ateliers de perfectionnement dans la technique du chant de Pierre-Marie Boccard et Sylvain Tardy, de Chansons contemporaines, l'association qui assure la direction artistique des Muscadines.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :