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L'Etat participe à l'embauche des jeunes non qualifiés

La vigne - n°143 - mai 2003 - page 0

Pour favoriser l'embauche de jeunes peu ou pas qualifiés, l'Etat a créé, l'an dernier, les contrats jeunes en entreprise. Pour l'instant, le secteur viticole n'a porté qu'un intérêt limité à ce nouveau dispositif.

Après les emplois jeunes mis en place par le gouvernement Jospin, voici les contrats jeunes en entreprise ou CJE. Alors que les premiers s'adressaient aux associations à but non lucratif, les seconds visent les entreprises du secteur marchand. Ils ont été mis en oeuvre par l'actuel gouvernement sous l'impulsion de François Fillon, ministre des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité. Ils permettent aux entreprises de bénéficier d'un soutien public durant trois ans, en contrepartie de l'embauche, sous contrat à durée indéterminée (CDI), d'un jeune de 16 à 22 ans, peu ou pas qualifié.
Les caves coopératives ou particulières, les maisons de négoce peuvent donc y avoir recours. ' La suppression des emplois jeunes a mis en évidence la nécessité de bâtir un nouveau dispositif destiné aux jeunes les moins qualifiés, commente Valérie Gothuey, en charge des affaires sociales au Syndicat général des vignerons des Côtes du Rhône. Très souvent, dans le cadre des emplois jeunes, les jeunes diplômés ont vu leurs postes se pérenniser, cela a moins été le cas pour les jeunes sans bagages scolaires. ' Il fallait donc trouver une solution pour favoriser leur embauche : les contrats jeunes en entreprise.

La création de ces contrats remonte au mois d'août dernier. Le dispositif concerne les jeunes dont le niveau de formation est inférieur à un diplôme de fin de second cycle de l'enseignement général, technologique ou professionnel (baccalauréat). Bref, il s'agit de jeunes sans qualification ou pourvus au mieux d'un CAP, d'un BEP ou du niveau Bac. D'après le ministère des Affaires sociales, le dispositif devrait concerner 250 000 jeunes lorsqu'il aura atteint son rythme de croisière, c'est-à-dire d'ici deux à trois années. A la fin du mois de février, près de 48 000 embauches effectives étaient recensées dans le cadre de la mesure.
Pour l'instant, le secteur viticole n'a pas manifesté un grand intérêt pour ces contrats. ' Les demandes d'information ont été peu nombreuses, souligne Karine Lapie, juriste au Syndicat général des vignerons de la Champagne. Mais il faut dire que les instructions de dossiers passent par l'ANPE. Toutefois, les employeurs champenois recherchent des personnes avec un minimum de qualification pour réaliser des opérations comme la taille, la conduite d'un tracteur enjambeur... Or, ces contrats sont surtout orientés vers des jeunes sans qualification. '

Même écho dans les Côtes du Rhône. ' Pour l'instant, je ne me suis occupée que de quatre demandes de contrats jeunes, indique Valérie Gothuey. Il faut dire aussi que les jeunes non diplômés ne sont pas attirés par le secteur : les postes d'ouvriers agricoles sont réputés pénibles, peu valorisés et peu gratifiants. Il est donc difficile de trouver des jeunes susceptibles de rentrer dans la catégorie de ces contrats. La mesure sera davantage utilisée dans d'autres branches, plus séduisantes. ' Du coup, lorsque les vignerons ont trouvé la ' perle rare ', ils se préoccupent peu de savoir s'ils bénéficient ou non d'un soutien financier de l'Etat.
Pourtant, l'aide liée à la signature de ces contrats se révèle réellement avantageuse. Elle prend la forme d'une prime forfaitaire mensuelle d'un montant de 225 euros/mois pour un jeune embauché au Smic, à temps plein. L'aide est majorée pour les salaires supérieurs au Smic, mais plafonnée à 292,50 euros. Elle est, en outre, proratisée pour les salariés travaillant à temps partiel. La prime est versée à l'employeur, tous les trois mois, pour une durée de trois ans, à compter de la date d'embauche.
Le versement se fait à taux plein les deux premières années et à 50 % la troisième. Il faut aussi savoir qu'elle est cumulable avec d'autres mesures comme, par exemple, les allégements de cotisations patronales pour la réduction du temps de travail de la loi Aubry II. ' Dans ce cas, les allégements peuvent atteindre 500 euros par mois pour un salarié ', indique Valérie Gothuey.

Pour bénéficier des contrats jeunes en entreprise, l'employeur doit déposer une demande auprès des Assedic de son département.
Il doit remplir un certain nombre de conditions : ne pas avoir procédé à un licenciement économique dans les six mois précédant l'embauche du salarié et être à jour du versement de ses cotisations et contributions sociales. Enfin, le jeune salarié recruté ne doit pas avoir travaillé dans l'entreprise dans les douze mois précédant l'embauche, sauf en contrat à durée déterminée (CDD), ou dans le cas d'un contrat de travail temporaire.
Attention, en cas de rupture de contrat venant de l'employeur avant la fin de la troisième année, sauf cas de force majeure, faute grave, interruption de la période d'essai..., le montant de l'aide devra intégralement être reversé à l'Etat.



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