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Un marché tiré vers le bas

La vigne - n°120 - avril 2001 - page 0

En Thaïlande, les importations de vin repartent à la hausse tout en se réorientant vers le bas de gamme.

Autrefois prometteur, mais laminé par la crise économique de 1997, le marché thaïlandais du vin se rapproche peu à peu de son niveau de 1996, qui dépassait les 80 000 hl. Mais il faut mettre des bémols à ce constat. Les cours d'oenologie et les wine shop ont disparus et les ventes se concentrent désormais dans les supermarchés, l'hôtellerie et la restauration. Ces deux derniers débouchés bénéficient du nombre élevé de touristes : plus de 9,5 millions en 2000. Ces visiteurs sont les consommateurs quasi exclusifs des vins blancs (20 % du total) alors que les Thaïlandais privilégient toujours les vins rouges. Mais l'engouement pour les grands crus n'existe plus et même les appellations souffrent. Après s'être portés sur elles et les vins de cépage, les achats sont axés sur les vins de table. ' En 1999, les producteurs vendaient des vins à 10-12 F, prix sortie propriété. Cette année, il faut descendre à 5-7 F ', note Eric Loubet du PEE (Poste d'expansion économique) de Bangkok.Un repositionnement imputable aux importateurs et aux magasins qui tentent ainsi de relancer un marché handicapé par les taxes introduites pour réduire les importations, lesquelles ont été portées, fin mars, à 330 % (contre 300 %), et la baisse du pouvoir d'achat des classes moyennes, un cadre touchant à peine 2 000 F par mois. Les consommateurs achètent donc avant tout des bouteilles autour de 50 F et moins. Une situation difficile, par exemple, pour les bordeaux qui restent cependant la référence en matière de qualité. Par ailleurs, le fait que la compagnie aérienne Thai Airways ne serve que des vins français est certes un atout pour notre pays, mais la concurrence s'intensifie de la part de l'Italie, de l'Australie et, à un degré moindre, de l'Espagne, des Etats-Unis et du Chili. En conséquence, nos parts de marché sont passées de 41 à 33 % à la suite de la crise. Cette érosion semble stoppée car nos exportations ont augmenté de 13 % entre 1999 et 2000 pour atteindre 71,5 MF. Mais les perspectives demeurent floues car la reprise économique est timide. ' Notre nouveau gouvernement souhaite accroître les taxes. Si cela se concrétise, le marché est tué ', souligne Victor Batchelor, directeur de l'un des plus fameux restaurants français de Bangkok, Le Bordeaux. ' Mais si dans le futur, on veut être présent dans ce pays, il faut y être actif dès maintenant, affirme Eric Loubet. Les opérateurs français participant aux foires que nous organisons font des affaires. ' De fait, le vin constitue toujours la principale composante de nos exportations agroalimentaires en Thaïlande et ce pays est de loin le plus gros marché du Sud-Est asiatique.

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