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archiveXML - 1999

Un Eldorado incertain

La vigne - n°101 - juillet 1999 - page 0

L'Inde évolue vers une économie libérale et s'engage à ouvrir ses frontières. Les vins français sauront-ils conquérir ce nouveau marché?

En Inde (un milliard d'habitants), la classe sociale aisée et active s'intéresse au mode de vie et aux produits occidentaux. Cette population (140 millions de personnes) apprécie l'héritage colonial anglais de la bière et du whisky, mais aussi le vin, dont la mode est soutenue par quelques viticulteurs locaux. Selon Nicolas Ozanam, de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux, ' si l'on considère l'importance de la population indienne et son niveau de raffinement, il y a là un marché potentiel fabuleux. L'habitude de consommation existant déjà, la commercialisation sera plus facile qu'en Chine '.Des contraintes administratives pèsent sur l'exportation de vin étranger vers l'Inde. La première est d'obtenir une licence exclusivement réservée aux hôtels, à l'ITDC (Indian Tourism Development Corporation) et aux bonded-stores approvisionnant la communauté diplomatique. Les hôtels se fournissent auprès de l'ITDC, qui détient en outre le monopole d'exploitation des magasins hors taxes. Seules les distilleries ou unités d'embouteillages peuvent importer en Inde de l'alcool en vrac, dans le cadre de co-entreprises avec des sociétés étrangères ayant obtenu du ministère de l'Industrie, une licence Cob (Carry on business licence).Les taxes sont élevées. Le montant CIF de la commande, augmenté de 1% au titre de la landing charge tax, constitue l'assiette de calcul des droits de douane. La taxe atteint 113,2% pour les vins et 258,8% pour les liqueurs. Une central sales tax de 4% s'applique dans les Etats de l'Union et chaque Etat impose une local sales tax de 0 à 75%. La facture d'expédition doit être rédigée en anglais, avec tous les renseignements administratifs et les certificats d'origine.Les autorités indiennes se sont engagées à libérer de ses obstacles non tarifaires le marché des vins tranquilles et mousseux, conditionnés entre le 1er avril 2001 et le 31 mai 2002, et celui des vins en vrac, entre le 1er avril 2002 et le 31 mars 2003. La démocratie indienne constitue une union dans laquelle chaque Etat dispose d'une certaine autonomie et certains obstacles locaux pourraient subsister, en particulier l'obligation d'imprimer des mises en garde sur les dangers de l'alcool dans les différentes langues (hindi, tamoul...). Kapil Grover, viticulteur indien, affirme que pour ces raisons, ' il est plus difficile de vendre du vin dans les différents Etats de l'Inde que dans les pays étrangers! 'Selon le consulat de France à Bombay, ' d'ici à 2001, il peut être intéressant d'explorer le marché et de nouer des relations avec des partenaires commerciaux potentiels, tels que les responsables des grands hôtels et des bonded-stores. De grands noms tels Mumm, Veuve Cliquot et Piper Heidsick participent à l'activité de sociétés viticoles indiennes. Bertrand Martzel, de la Mef (Mission économique et financière de l'ambassade), témoigne : ' Après des problèmes réglementaires étirés sur deux ans, Pernod-Ricard développe une large gamme de produits et possède 74% des parts de l'entité nouvellement créée dans le Maharastra ; Rémy Cointreau, associé à l'Ecossais Higlands Distilleries, s'est rapproché d'un important groupe du nord de l'Inde, DCM Shiram '. En Inde, les bouteilles de vin sont exposées à côté des whiskies et brandies dans les magasins d'alcools. Les viticulteurs auraient sans doute intérêt à s'associer avec cette distribution déjà existante.

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