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La CNAOC est en colère

La vigne - n°97 - mars 1999 - page 0

Lors de son assemblée générale du 26 février, la CNAOC (Confédération nationale des AOC), qui regroupe les appellations du pays, a abordé bien des sujets. Avec la réforme de l'OCM, la discussion de la loi d'orientation agricole et les récents rapports sur l'alcool et les drogues, les congressistes avaient du pain sur la planche. Ils ont rappelé leur exigence d'un droit à la croissance. ' Face à l'agressivité des pays émergeants, les pouvoirs publics nationaux et européens doivent créer un environnement favorable au maintien de notre position de leader mondial ', a souligné Philippe Feneuil, président de la Confédération lors de son allocution de clôture. Afin d'installer cet environnement favorable, les modes français d'organisation de la filière viticole doivent être reconnus et confortés, tant aux niveaux européen que national. A l'échelle de la France, le rôle de l'Inao dans la gestion des droits de plantation et les missions des syndicats d'appellation doivent être mentionnés dans la loi d'orientation agricole en cours d'adoption. Sur ce dernier point, la Confédération est en passe d'obtenir satisfaction. ' Tous nos amendements sur les syndicats sont passés au Parlement ou au Sénat, affirmait Philippe Feneuil. Nous attendons que la commission mixte paritaire les reprenne. 'Deux autres dossiers prennent une tournure nettement moins favorable. Le premier concerne la lutte contre l'alcoolisme. Le gouvernement, du moins certains de ces membres, réfléchirait à une réforme à deux volets. D'une part, les attributions de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et la toxicomanie pourraient être élargies à la prévention et à la lutte contre l'alcoolisme. D'autre part, le vin pourrait être taxé au degré, mesure préconisée par le rapport Mignon pour financer la lutte contre l'alcoolisme. De 22 centimes d'accises par bouteille, on passerait ainsi à 2,75 F. Ces projets provoquent la colère de la CNAOC, qui refuse que le vin soit considéré comme une drogue et rejette l'amalgame entre le vin et les autres boissons alcoolisées. ' Que cherche-t-on avec ce projet de taxation? s'est interrogé Philippe Feneuil devant la presse. Une nouvelle TVA? Il n'y a qu'un seul raisonnement derrière ces projets : remplir les caisses de l'Etat. ' La CNAOC s'y oppose vigoureusement et demande qu'au contraire ' soient enfin prises en compte par les pouvoirs publics les études scientifiques qui mettent en évidence les effets bénéfiques sur la santé d'une consommation modérée et régulière de vin '.Le second projet litigieux émane de la Commission européenne. Dans le cadre de la réforme de l'OCM, elle veut autoriser la vinification, à l'intérieur de l'Union européenne, de moûts en provenance de pays tiers. ' On marche sur la tête ', regrette le président qui a rappelé que la viticulture française avait bâti son succès sur le respect de l'origine.

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