ImprimerLa Confédération nationale des AOC est hostile à toute hausse des accises sur le vin.
C'est peut-être l'ouverture de la campagne électorale, période propice aux slogans, qui a inspiré Philippe Feneuil, vigneron champenois et président de la Cnaoc lors de l'assemblée générale de la Confédération nationale des AOC à Paris, le 22 février. ' L'appellation est un concept moderne , a-t-il décliné sur tous les tons, moderne car libre, sincère et responsable. '. Il voulait répondre aux nombreuses critiques qu'essuient les AOC. ' Je m'inscris en faux contre les discours qui prônent l'adaptation de nos produits aux goûts des consommateurs. Nos produits sont uniques et typiques. En revanche, nous avons l'obligation de ne pas décevoir et de proposer des produits de qualité ', a-t-il précisé. Cette affirmation, qui semble une ' banalité ', ne l'est pas au regard des dérapages constatés ces dernières années, ' époque où chacun s'est pris à rêver que le succès était facile '. A la Cnaoc, on attend donc beaucoup de la réforme des agréments en particulier.
Au-delà de ces prises de position très politiques, cette assemblée générale a connu deux montées d'adrénaline et suscité deux inquiétudes.
Premier coup de sang : un projet circulant au sein de la Commission et visant à relever, dans l'Union européenne, le taux minimal des accises sur le vin à 15 euros/hl (98,39 F), taux qui est aujourd'hui à zéro. En France, seul pays producteur à ne pas appliquer de taux zéro, les accises sont de 3,40 euros/hl (22,30 F) de vin tranquille. La réforme viserait donc à quadrupler ce montant ! Officiellement, rien n'est engagé... mais Bercy ne serait pas contre.
Deuxième colère, qui a fait l'objet d'une motion : la réorganisation des linéaires de vins dans les grandes surfaces. Alors que réglementairement, on a toujours séparé les différentes catégories de vins (AOC, vin de table, de pays, vin effervescent...), un groupe de travail a été mis en place dans le cadre de l'Onivins pour tester les retombées d'une présentation par vignoble. A la Cnaoc, on ' s'oppose à toute initiative susceptible d'induire la confusion dans l'esprit des consommateurs '.
Côté inquiétudes, la présence de Maurizio Chiappone, chef de l'unité vin à la Direction générale de l'agriculture à Bruxelles. Malgré son talent, il n'a pas réussi à dissiper les inquiétudes sur la sortie imminente du règlement étiquetage de la nouvelle OCM, apparemment peu favorable aux mentions traditionnelles françaises.
Enfin, un responsable de la même Commission de Bruxelles a présenté, et c'est une première dans notre filière, l'état d'avancement des négociations avec les pays de l'Europe centrale et orientale (Peco) en vue de leur entrée dans l'Union européenne. Les répercussions viticoles préoccupent les professionnels des AOC car huit pays, totalisant 500 000 ha de vignes et 15 millions d'hectolitres de vin, sont concernés, et ce a priori dès 2004...