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L'AZ ti ent ses promesses

La vigne - n°92 - octobre 1998 - page 0

Le nouveau produit de Sopra a donné de bons résultats sur l'oïdium, à condition de respecter les cadences préconisées et de le positionner en préventif. Sur le mildiou, il faudra attendre une année de plus forte pression pour le mettre à l'épreuve.

Nous avons comparé deux stratégies, l'une classique avec des IBS en encadrement de la floraison, l'autre en intercalant deux traitements Quadris à cette même période. Nous n'avons pas noté de différences d'efficacité entre ces deux programmes ', constate un technicien de la chambre d'agriculture de l'Aude.Homologué dans le courant de l'été 1997, Quadris faisait cette année son entrée sur le marché des fongicides et les premiers échos de la campagne qui s'achève lui sont plutôt favorables. Sa matière active est l'azoxystobine ou AZ. Utilisée seule dans le Quadris, elle est associée à du cymoxanil dans le Quadris Duo. Cette association permettrait de renforcer l'efficacité du produit sur mildiou. Pourtant, Sopra ne fait pas de différence entre les deux produits au niveau des recommandations d'utilisation et de positionnement. En terme d'efficacité, la firme indique que les deux produits donnent des résultats voisins. Il s'agit donc plutôt ici d'une stratégie commerciale au niveau de l'approvisionnement des distributeurs.L'AZ est autorisé contre cinq maladies : l'oïdium, le mildiou, l'excoriose, le black-rot et le brenner. Dans le contexte de cette année, on aura surtout pu juger de l'efficacité du produit sur l'oïdium. En effet, la faible pression de mildiou n'a pas vraiment permis de se faire une opinion.En ce qui concerne le positionnement du Quadris, on trouve à peu près toutes les combinaisons possibles selon les vignobles. ' Il existait surtout une attente au niveau du contrôle de l'oïdium, afin de trouver une alternative aux IBS. Or, les périodes essentielles pour cette maladie vont de dix jours avant la floraison jusqu'à la fermeture de la grappe. Nous préconisons donc deux ou trois traitements Quadris à la suite dans cette période ', précise-t-on chez Sopra. La plupart des programmes proposaient un positionnement précoce avant et, éventuellement, en début floraison, suivi d'IBS. D'autres ont préféré réaliser un IBS puis terminer l'encadrement de la fleur avec Quadris. Ce produit a donc généralement pris la place d'un ou deux IBS ou d'un soufre et d'un IBS. Cependant, rares sont ceux qui ont pu faire plus de deux traitements Quadris cette année car il n'y avait pas assez de produit disponible.' Nous avons préconisé Quadris à la place du premier IBS vers les stades trois-quatre feuilles ou cinq-six feuilles, indique un distributeur languedocien. Au moment de la floraison, les vignerons ont l'habitude d'intervenir avec des produits ayant quatorze jours de rémanence. Pour éviter la confusion, nous avons donc préféré conseiller Quadris hors de cette période. 'En effet, ce fongicide polyvalent doit être utilisé à une cadence de dix-douze jours. Lorsque la pousse de la vigne est rapide et la pression de maladie forte, on estime qu'il ne faut pas dépasser dix jours. Quelques problèmes ont été rapportés avec l'oïdium en Champagne et dans le sud de la France. ' Ces difficultés sont liées à un étirement des cadences. L'efficacité du produit n'est pas en cause car, utilisé correctement en respectant le programme établi, il a donné entière satisfaction ', indique un autre distributeur.Autre mise au point nécessaire : Quadris n'a aucun effet de rattrapage sur l'oïdium, contrairement à ce que certains pouvaient annoncer. Il faut donc utiliser ce produit en préventif. En revanche, Sopra précise qu'il possède un effet curatif sur le mildiou.' Nous avons préconisé Quadris en fin de campagne car nos cépages sont très sensibles au cuivre et au soufre à cette période. Lorsqu'il est arrivé en situation saine, les résultats ont été satisfaisants. En revanche, si l'oïdium était déjà présent, il a fallu renforcer avec du Karathane ', constate un conseiller du Jura.En fin de campagne, l'AZ présente également l'intérêt de ne faire courir aucun risque commercial aux vignerons qui exportent vers les Etats-Unis car cette matière active y est homologuée.En terme de coût, un traitement Quadris revient environ à 290 F/ha. ' C'est un facteur limitant ', estiment les uns. ' Cela ne revient pas beaucoup plus cher que certaines associations antimildiou-antioïdium ' répondent les autres. Il faut en effet insister sur le fait que ce produit doit être réservé aux périodes de risque multiple. ' Si le début de saison est très sec, il n'est pas nécessaire de traiter le mildiou et un antioïdium seul suffit. Inversement, en fin de saison, lorsque le risque oïdium est passé, on peut utiliser un antimildiou seul. Quadris trouve tout son intérêt technique et économique lorsqu'on veut traiter les deux maladies au même moment, rappelle-t-on chez Sopra. Cependant, même en année où le risque mildiou est faible, l'encadrement de la floraison avec un antimildiou est toujours respecté. C'est pourquoi nos préconisations se situent plutôt sur cette période. 'Pourtant, certains conseillers estiment que les produits mixtes sont peu compatibles avec la lutte raisonnée et enlèvent des possibilités de panachage et de programmes. En Alsace où la forte pression oïdium a permis de valider l'efficacité du produit, on rapporte quelques cas de légère phytotoxicité du feuillage quand le traitement s'est fait par des températures fraîches. Cependant, la décoloration du feuillage s'est estompée en quelques jours.

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