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A l'étroit

La vigne - n°75 - mars 1997 - page 0

Avec la bonne récolte 1996 et l'état des ventes, nous sommes des vignerons heureux. N'ayons pas peur de le dire. En s'exprimant ainsi, le président du plus grand syndicat de France, celui des bordeaux et bordeaux supérieurs, a donné le ton lors de la présentation nationale du nouveau millésime. D'ailleurs, en ce qui concerne les marchés, nombre de clignotants sont au vert sur tout le territoire, les crises étant localisées. Qui dit bonne santé, dit souhait légitime de se développer. C'est humain. ' Mais là, le bât blesse, confiait un producteur. Après les efforts réalisés sur les rendements, une bonne chose pour la qualité, nous ne pouvons plus nous développer qu'en plantant, la vigne étant souvent hors de prix. Or, le système est verrouillé. ' Comme tout homme, entrepreneur de surcroît, le vigneron a besoin de perspectives. Avec le système malthusien qui régit nos AOC, une part croissante des vignerons français se sent à l'étroit. Une impression désagréable. Tous les ans, les autorisations de plantation allouées par l'Inao, au compte-gouttes, font l'objet d'une empoignade féroce. Pour cette campagne, des droits nouveaux ont été exceptionnellement accordés par Bruxelles mais ne s'entendant pas sur le partage du gâteau, les responsables nationaux ont reporté leur utilisation à la campagne prochaine. Un an de perdu. Au vu des succès obtenus par l'opération Safer en Champagne ou par le nouveau contingent Pam-DJA alloué par le ministère de l'Agriculture, le doute n'est plus permis : nous sommes près du point de rupture. Autrefois, les plus ' audacieux ' s'étaient lancés dans des baux fictifs; aujourd'hui, ceux qui étouffent lorgnent vers l'étranger. Même certains vins de pays (surtout de cépages) voient leur développement bridé. Bien sûr, ouvrir grand les vannes sous prétexte que la conjoncture est favorable serait suicidaire : dans une économie cyclique, cela se paierait à terme au prix fort. Trouvons un juste milieu. Au plus haut échelon national, une réflexion sur le sujet est lancée, elle devrait aboutir avant l'été. Il y a urgence. Non seulement les vignerons souhaitent des ballons d'oxygène mais la viticulture nécessite un signe politique fort.

Avec la bonne récolte 1996 et l'état des ventes, nous sommes des vignerons heureux. N'ayons pas peur de le dire. En s'exprimant ainsi, le président du plus grand syndicat de France, celui des bordeaux et bordeaux supérieurs, a donné le ton lors de la présentation nationale du nouveau millésime. D'ailleurs, en ce qui concerne les marchés, nombre de clignotants sont au vert sur tout le territoire, les crises étant localisées. Qui dit bonne santé, dit souhait légitime de se développer. C'est humain. ' Mais là, le bât blesse, confiait un producteur. Après les efforts réalisés sur les rendements, une bonne chose pour la qualité, nous ne pouvons plus nous développer qu'en plantant, la vigne étant souvent hors de prix. Or, le système est verrouillé. ' Comme tout homme, entrepreneur de surcroît, le vigneron a besoin de perspectives. Avec le système malthusien qui régit nos AOC, une part croissante des vignerons français se sent à l'étroit. Une impression désagréable. Tous les ans, les autorisations de plantation allouées par l'Inao, au compte-gouttes, font l'objet d'une empoignade féroce. Pour cette campagne, des droits nouveaux ont été exceptionnellement accordés par Bruxelles mais ne s'entendant pas sur le partage du gâteau, les responsables nationaux ont reporté leur utilisation à la campagne prochaine. Un an de perdu. Au vu des succès obtenus par l'opération Safer en Champagne ou par le nouveau contingent Pam-DJA alloué par le ministère de l'Agriculture, le doute n'est plus permis : nous sommes près du point de rupture. Autrefois, les plus ' audacieux ' s'étaient lancés dans des baux fictifs; aujourd'hui, ceux qui étouffent lorgnent vers l'étranger. Même certains vins de pays (surtout de cépages) voient leur développement bridé. Bien sûr, ouvrir grand les vannes sous prétexte que la conjoncture est favorable serait suicidaire : dans une économie cyclique, cela se paierait à terme au prix fort. Trouvons un juste milieu. Au plus haut échelon national, une réflexion sur le sujet est lancée, elle devrait aboutir avant l'été. Il y a urgence. Non seulement les vignerons souhaitent des ballons d'oxygène mais la viticulture nécessite un signe politique fort.

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