Questions juridiques

Fiscalité

Question - J'ai transmis mon exploitation à mon épouse au 1er janvier. Nous sommes mariés sous un régime de communauté de biens. Pour le chiffre d'affaires, y a-t-il rupture ou continuité ? Quels sont les textes de référence en la matière ? Le régime matrimonial est-il important ou pas ?

Réponse -

« Lorsqu'une exploitation individuelle est reprise par le conjoint, à la suite par exemple du changement d'activité professionnelle ou du départ en retraite, les options en cours de validité conservent leur valeur », indique Mickaël Defain, responsable du service fiscal du CER France Ille-et-Vilaine.

L'administration considère qu'une exploitation individuelle agricole est une exploitation familiale. Lorsque le chef d'exploitation transmet à son conjoint, il n'y a pas cessation d'activité, sauf en cas de décès, et le repreneur n'est pas considéré comme étant un nouvel exploitant (documentation de base 5 E 223 du 15 mai 2001).

Le régime matrimonial n'a pas d'incidence sur la fiscalité de l'exploitation individuelle. L'Administration a précisé dans la documentation de base 5 E 223 : « Les conjoints ont la qualité commune de coexploitants. »

Le conjoint coexploitant s'entend de celui qui est propriétaire indivis de tout ou partie des biens affectés à l'exploitation ou encore de celui qui participe à la mise en valeur de l'exploitation appartenant en propre à son époux.

Ainsi, quel que soit le régime matrimonial, il y a lieu de considérer que l'exploitation gérée par le conjoint de l'exploitant n'est pas réellement distincte de celle de l'exploitant. Par conséquent, le régime d'imposition (forfait ou réel) de l'exploitation se calcule en référence à une période biennale de chiffre d'affaires, quel que soit le chef.

« Si votre conjoint était de droit au régime d'imposition du réel, vous ne pourrez revenir au forfait que sous certaines conditions de chiffre d'affaires », précise le fiscaliste.

Par contre, cette continuité de l'exploitation présente un réel avantage au niveau du régime d'exonération des plus-values, qui se base sur le chiffre d'affaires de l'exploitation et la durée d'activité.

« Si vous cédez votre exploitation moins de cinq ans après la reprise à votre conjoint et que votre chiffre d'affaires est inférieur à 250.000 €, alors vos plus-values seront exonérées (article 151 septies du CGI), à condition que la durée cumulée d'exploitation soit supérieure à cinq ans », signale-t-il.

Sans cette continuité, le dispositif d'exonération ne pourrait pas jouer.

 

Mis à jour le 07 septembre 2012

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